Crowded streets look so damn empty when you're the only one + Regulus

Il a merdé. Le fils d’Hades avait parfaitement conscience qu’il avait complètement merdé. Nico regrettait son geste. Pris dans la panique, dans le moment, dans ses émotions… Il avait agi sans réfléchir, impulsivement. Son cœur battait trop fort dans sa poitrine, les papillons virevoltaient trop brutalement. Il s’est laissé prendre et il avait été trop loin. Le jeune homme avait passé les jours qui suivirent enfermés dans sa chambre. Il n’était pas capable de gérer cette situation, et retrouvent au travail était beaucoup trop difficile pour lui. Le fils d’Hades serait incapable de regarder son collègue dans les yeux, et de faire comme si tout ça n’était jamais arrivé. Il avait besoin de temps pour s’en remettre et surtout, il ne voulait plus revoir Regulus. Nico ne pouvait pas laisser son cœur le guider. Non, il fallait qu’il redevienne raisonnable et qu’il arrête avec ses extravagances. Il ne pouvait pas se lancer à cœur perdu là-dedans. L’enfant du dieux des morts finirait avec le cœur brisé, c’était la seule issue possible. Regulus le rejèterait et il aurait le cœur brisé.

Pourtant, il n’arrivait pas à se sortir le sorcier de la tête. Plus les jours passaient et plus il avait l’impression de plonger de plus en plus profondément dans les méandres de ses sentiments. Il se déteste Nico, et plus les jours passent, plus il se déteste. Il s’en veut parce qu’il le sait, il le sent au fond de lui, il est en train de tomber amoureux de Regulus. Son cœur s’emballa à chaque fois qu’il pense à lui, les papillons dansent chaque fois qu’il entend son prénom. Il meurt d’envie de le revoir, de se blottir dans ses bras, de poser ses lèvres sur celle du sorcier… Il en meurt d’envie et pour ça aussi, il se déteste. Il ne devrait pas ressentir ce genre de choses. Non, le fils d’Hades en était certain, l’amour n’était pas une bonne chose et ce n’était pas fait pour lui. L’amour, c’était une malédiction. Nico était certain qu’Aphrodite ne l’aimait pas, et il ne l’aimait pas plus. Le mieux, c’était de tirer un trait sur tout ça, et d’oublier Regulus. Le cœur lourd, le demi-dieu finit par prendre la décision de ne plus travailler avec le sorcier. Il ne voulait pas prendre le risque de tomber encore plus amoureux de lui.

L’enfant de la divinité qui règne sur les enfers aurait sans doute préféré ne jamais ressentir ce genre de choses mais malheureusement, il ne pouvait s’empêcher de tomber amoureux comme il ne pouvait rester enfermer plus longtemps dans sa chambre. Sa couverture, pourtant aussi efficace que le meilleur des boucliers quand il s’agit de se cacher loin des autres êtres vivants, ne pouvait lui servir plus longtemps de cachette. Il fallait qu’il se décide à retourner au travail ou à déposer sa démission. Incertain de ce qu’il ferait, l’adolescent opta pour une sortie plus facile, plus rassurante que de se risquer à retourner au glacier. En effet, le demi-dieu avait besoin de consulter un médecin à cause d’une toux qui ne voulait pas disparaître et de la fièvre qui l’accompagnait. Aussi, après s’être convaincu que la solution n’était pas de se laisser mourir, Nico s’était enfin décidé à se préparer et sortir de sa tanière.

Le bus n’était étrangement pas très peuplé ce jour-là. Si bien que Nico réussit à trouver une place où il put s'asseoir au fond, contre l’une des vitres, seul avec son exemplaire du Comte de Monte-Cristo. Ayant récemment fini les Trois mousquetaires, le fils d’Hades n’avait pas réussi à résister à l’appel d’Alexandre Dumas et de ces récits. Plongé dans sa lecture, il en oubliait presque ce qu’il entourait. Edmond Dantès fascinait totalement le jeune homme pour qui la lecture demandait une grande concentration et un grand effort. Il avait hâte de pouvoir échanger à ce sujet avec Regulus et… Non, Nico. Tu ne vas pas le revoir, tu ne vas pas lui en parler, tu l’oublies. Se réprimandant tout seul, le brun perdit le fil de sa lecture et du reprendre depuis le début de la page. Secrètement, peut-être que l’enfant du dieu des morts espérait quand même pouvoir discuter avec le sorcier, qui faisait tant battre son cœur, de cet ouvrage et du précédent qu’il avait lu.