this is totally my space, isn't it ?! | Stella

Ennnnfin t’es sorti de l’hosto. T’as presque failli attendre. Honnêtement, tu ne te souviens pas de grand-chose, si ce n’est le seum intersidéral que tu ressentais de ne pas devoir bouger d’un pouce. Tu te souviens aussi de quelques visites de tes comparses de toujours, qui, avec le temps, se sont espacées. Tu ne peux pas leur en vouloir : ils ont leurs vies. Mais il est vrai que de rester tout seul, chaque jour plus chiant que le précédent, foutu jour de pluie sans fin, tu t’es même surpris à apprécier les jours de rééducation. M’enfin, tu vas pas non plus chouiner parce que c’est pas ton genre et que malgré tout, t’as quand même bien ri, à l’hosto : jouer des sorts plus cons les uns que les autres à ton kiné ? Plus qu’une passion, une vocation. Celui là est d’ailleurs devenu un de tes potes, et c’est presque pas étonnant quand on connaît ta facilité à socialiser. Ce qui va probablement te servir, maintenant que tu vas reprendre car oui, c’est ta première journée. Tu te sens comme un gamin le premier lundi de septembre, aussi excité que t’as la trouille, mais tu as l’habitude, tu te cacheras derrière trois vannes et puis voilà.

Une fois arrivé au poste, tu fronces les sourcils. Tu ne comprends pas, t’as l’impression que beaucoup de choses ont changé. Tu poses tes affaires à ton bureau, que tu vois… rangé ? « bordel, mais qui a pris mon bureau ? Et ou est Algernon ??? » Algernon, c’est le rat qui a élu domicile dans le second tiroir de ton bureau, celui-là même où de base, tu planquais tes gâteaux et tes bonbecs. Ok tout fout le camp. Tu ne comprends pas et t’es bien décidé à en parler au Capitaine Holt. D’un pas décidé, tu te diriges vers son bureau et ouvres la porte, d’un geste tout aussi vif « Bonjour Captain de mon c… excusez moi ? Vous êtes ? Et où est Holt ? » tout fout le camp. Tu reviens t’asseoir à ton bureau, mais visiblement, quelqu’un attend, semblant vouloir s’y installer. Tu ne comprends pas. Tu te lèves, un peu surpris face à la jeune femme « euh… salut ? Jake. » que tu lui lances, perturbé par toute cette situation. Un peu plus et tu commencerais à douter être à Brooklyn, là. Ça expliquerait pas mal de choses que t’as vues en ville, mais que t’as mis sur le compte des antidouleurs. « Laisse moi deviner: c’est ton bureau, c’est ça ? »[/b] tu serais presque gêné. Mais là, tout de suite, t’aimerais plutôt comprendre ce qui se passe. Bon. Ta première journée de reprise risque de ne pas être aussi amusante que tu le croyais, finalement...gosh.

Plus perdu que toi ? on appelle probablement ça un GPS sans mise à jour. Ou Google Maps. Vous savez, le truc qui, malgré tous les efforts du monde reste toujours en panne et vous envoie tout droit dans un cul de sac alors que vous êtes en pleine chasse à l'homme ? et pas n'importe lequel, d'homme. Duke Judy s'était bien foutu de ta gueule, ce jour là. Une autre indélicatesse de la part de ton meilleur ennemi qui t'était restée en travers de la gorge, mais dans le fond tu le sais, il ne se contente que de remplir son rôle: Judy est la souris, et toi, le chat. Un gros chat qui aime les lasagnes et déteste le lundi. Merde ! il a raison, en fait! t'es la personnification parfaite de Garfield !! t'es perdu entre l'angoisse et l'admiration, il avait trouvé la comparaison si facilement et si rapidement, ç'en était presque du génie ! mais bref, tu t'égare, là.

Penser à Judy, aussi stupide que ça puisse paraître, t'aide à t'apaiser. Savoir qu'il est là, quelque part, tout comme les autres et que vous finirez par vous revoir, et que tu finiras par encore trouver des façons toujours plus stupides de les saouler, et d'observer avec délectation leur air tantôt dépité tantôt las. Sale gosse que tu es.

Léger sourire aux mots de Stella, qui, l'espace d'un instant te permettent de relativiser. Tu la remercies et la suit vers la salle de pause où tu te fais couler un café en écoutant ses explications. Tu prends aussi un paquet de chips que tu glisses dans ta poche et la suit dans le tour du propriétaire, ta tasse fumante à la main. T'as du mal à tout comprendre. Elle te parle d'autre monde, divisé en plusieurs quartiers, pour certains modernes, pour d'autres à la limite du moyen-âgeux. Alors quoi ? T'es mort ? bah merde, on aurait quand même pu te prévenir ! t'avais cours de curling sur gazon, de base, t'aurais bien voulu pouvoir prévenir ton équipe ! choqué et déçu que tu es ! Mais en y réfléchissant un instant, tu commences à comprendre. Ca explique pourquoi tout le monde était aussi prévenant avec toi, le look particulier de certaines de tes infirmières et de tes médecins. Et surtout pourquoi les autres ne sont tout à coup plus venus, du jour au lendemain. Peut-être qu'on t'a envoyé ici parce que ton état était trop critique ? "je vois. Mais... si billet aller il y a ... billet retour aussi ?" bordel, voilà que tu te mets à parler comme maître Yoda, t'es tombé sur la tête, ou bien ? tu fronces les sourcils "désolé. C'est pas le sujet." tu lui adresses un sourire et passes une main sur ta nuque, un peu gêné "ok. Merci pour les explications, Stella. et... Tu bosses sur quoi, en ce moment ?" visiblement, t'es pas prêt de te faire la malle, alors autant te rendre utile et faire ce que tu sais faire le mieux, quand bien même tes méthodes sont loin d'être orthodoxes.