I will love you either way ft Cassie

Il ne pouvait pas fuir éternellement même si à ce moment bien précis il n’avait envie de rien d’autre. Cependant il savait bien qu’il ne pourrait pas continuer bien longtemps l’étau se resserrait autour de lui et il n’avait pas plus envie que cela d’embêter John B et Kiara avec ses problèmes, il estimait qu’il les avait suffisamment embêté avec tout cela pour continuer. Le problème étant qu’il n’avait pas plus envie d’embêter Cassie avec son mic-mac. Sauf qu’en voulant tout faire pour ne pas lui en parler il avait fini par être à l’origine de quelques disputes et il s’était presque mis à l’ignorer lorsqu’il sentait que la discussion allait revenir sur le sujet et qu’une nouvelle dispute allait éclater. Il était loin de raffoler de disputes contrairement à ce qu'on pourrait croire, il détestait cela et ça se ressentait généralement dans ses façons d’être à ces moments-là. Là il l’avait évité toute la journée qui précédait, il avait séché les cours et s’était planqué quelque part où il serait seul, sauf que lorsqu’il reçu une vague d’appels et une salve de messages il se disait qu’il n’allait pas pouvoir fuir ses problèmes et la confrontation bien longtemps. “JJ où tu es ?”, “JJ dis-moi ce qu’il se passe ?”, “Sérieux réponds ! Les services sociaux se sont pointés en cours !”, “J’ai été convoqué par le proviseur ils m’ont posé des questions”, “S’il te plait réponds-moi je commence à m’inquiéter”. Il avait fait de son mieux pour ignorer comme il pouvait les appels, mais la situation commençait à le ronger, le rendre de plus en plus anxieux et lire ces messages n’avait pas aidé à son état. Elle savait. Elle savait à présent dans quelle merde noire il s’était encore fourré et ne savait vraiment pas comment il pourrait arranger les choses, aussi bien avec les services sociaux qu’avec Cassie. Il imaginait l’état dans lequel elle pouvait être, elle s'inquiétait probablement et personne ne pourrait l’en blâmer. Elle s’inquiétait tellement qu’elle avait dû parler de la visite impromptu à Kiara parce qu’elle aussi lui avait envoyé des messages, cependant il était déjà suffisamment acculé par ce que le harcèlement de Cassie lui faisait qu’il n’avait aucunement la force de regarder ceux de Kiara.

Il avait fait les cents pas encore et encore quand il finit par prendre son courage à deux mains. Il était enfin sorti de sa cachette et était parti en direction de la maison de Cassie, bon ok celle de son père, mais ce n’était qu’un détail c’était là-bas qu’elle habitait et qu’elle devait se trouver à ce moment précis. Il espérait qu’elle soit là-bas, si elle ne l’était pas cela voudrait dire qu’elle se soit mise à vadrouiller dehors pour le chercher et il savait qu’elle en était capable. Il appréhendait déjà la discussion à venir et savait que dans tous les cas elle ne serait pas agréable ni pour elle ni pour lui. Sur la route, il avait pris son téléphone et l’avait appelé, mais pris d’une certaine peur il avait raccroché après une ou deux sonneries d’attente, elle le tuerait probablement aussi pour ça. Un fois arrivé devant la maison il avait attendu encore un peu, il voulait fuir cette discussion, il voulait fuir ses problèmes, il voulait juste fuir, disparaître, de toute manière qui sa disparition inquiéterait-elle vraiment. Par contre plus il y pensait plus il se disait que c’était exactement ce que son père aurait fait, il aurait probablement tabassé les personnes sur sa route et volé un moyen de transport pour partir très loin, il l’avait fait JJ se souvenait parfaitement de ce jour où il avait aidé son père à quitter Kildare. “Il est comme son père !” Combien de fois il avait pu entendre ces mots ? Il ne comptait même plus mais ils lui faisaient toujours l’effet de coup de poignards, même si aujourd’hui il faisait tout pour ne pas le montrer, pour qu’on ne puisse pas voir à quel point cela pouvait encore le toucher. A cet instant précis il avait l’impression d’être effectivement son père, soit il fuyait ses problèmes soit il laissait l’émotion la plus facile prendre le dessus : la colère. Il avait caché des choses à ses proches, il avait menti à Cassie et aujourd’hui il voulait désespérément fuir sans laisser de mot. Cette idée lui donnait presque des hauts-le-cœur. Il essayait de se répéter encore et encore “Tu n’es pas comme lui, tu n’es pas comme lui” mais cela sonnait comme le plus mauvais des mensonges dans son esprit, probablement parce qu’il était assailli de tout un tas de peur qui lui compressait la cage thoracique.

Après quelques minutes planté comme un piquet de l'autre côté de la rue à se faire un octogone mental contre lui-même , il eut enfin le courage de bouger. Un bref regard par la fenêtre du rez-de-chaussé le dissuada de vouloir passer par la porte d’entrée. Le paternel de Cassie était là et si généralement il avait l’air d’être un père assez cool, il doutait d’être encore bien accueilli après son passage. Il décida donc de faire un choix logique à la JJ. Il passa par la fenêtre, enfin il grimpa jusqu’à la fenêtre de la chambre de Cassie. L’exercice d’escalade lui paru beaucoup moins agréable ce jour-là que les fois précédentes, parce qu’il savait plus ou moins ce qui l’attendait. Elle était là, et semblait encore en train d’essayer de l’appeler. Il respira un coup et toqua à la vitre pour capter son attention, dès qu’elle se retourna il ne put s’empêcher de fuir son regard. Elle ne mit pas bien longtemps à lui ouvrir tout en l’assaillant une nouvelle fois de questions, ce qui était assez logique dans les faits. Il passait sa main dans ses cheveux toujours emprunt à une nervosité qu’il avait autant de mal à contrôler qu’à cacher. “Ok stop ! S’il te plait stop, laisse-moi deux minutes.. Tu veux bien ?..” Il se sentait plus que culotté de lui demander ça et voyait bien que si elle ne lui répondait pas son visage était passé de l’inquiétude à la colère. “Je..Ecoutes, je sais j’ai merdé.. J’aurais dû te parler de ça avant et..” Il avait commencé à parler sans avoir la force de vraiment la regarder. “Je n’aurais pas dû faire le mort..Je.. Je suis désolé..”

C’était clairement pas le genre de situations qu’il aimait vivre, contrairement à ce qu’on pourrait croire il n’était pas très friand des conflits. Son tempérament à sang chaud ne laissait pas souvent cette impression, ça et sa propension à répondre et agir de façon impulsive. En réalité, ça découlait sans doute d’un traumatisme pour lequel il fallait remercier Luke Maybank. Il avait dû prendre son courage à deux mains pour se décider à aller la voir et crever l’abcès qu’il avait lui-même créé, il ne pouvait pas fuir éternellement sinon et bien il finirait sans doute par vraiment devenir comme son père et il fuirait encore et encore. Une fois qu’il avait passé la fenêtre c’était devenu trop tard pour faire demi-tour, à moins qu’il ne décide de voir s’il savait voler en se jetant au travers mais il savait déjà qu’il s’éclaterait au sol. Mais là encore ça n’était pas une solution, ça en aurait été une pour elle, cloué au lit avec un plâtre il ne pourrait ni fuir la discussion ni fuir les services sociaux. Bref voilà qu’il était face à elle à présent et il allait bien devoir dire quelque chose, s’il ne disait rien elle allait lui tirer les vers du nez de gré ou de force, il en était persuadé, et après son avalanche de questions -totalement justifiée- il en était convaincu. Il ne savait cependant pas par où commencer, il y avait tellement de choses pour lesquelles il avait merdé qu’il ne savait pas s’il devait commencer par ordre d’importance ou par chronologie. En tout cas, il rajoutait à la liste la façon qu’il avait eu de lui couper la parole, ça n’était pas spécialement un truc à faire s’il voulait la calmer mais il en avait besoin, sinon il ne réussirait pas. Il avait essayé de calmer son propre flot de pensées avant de commencer à entrer dans le vif du sujet, il avait finalement réussi à dire quelque chose.  Il ne voyait pas comment mieux commencé qu’en s’excusant, mais cela n’enlevait rien à la honte et la peur qu’il ressentait depuis déjà bien trop longtemps. C’est sans doute ça qui faisait qu’il ne voulait pas la regarder dans les yeux, ou qu’il n’osait pas du moins.

Il connaissait Cassie, il savait bien que s’il y avait un brin de colère dans sa voix elle était due à son inquiétude et cette inquiétude c’est lui qui l’avait créée. Il avait si peur de voir une lueur de déception dans ses yeux qu’il n’avait toujours pas trouvé le courage de la regarder pleinement. Avait-il réellement besoin de la regarder pour savoir quel sentiment primait chez elle, sa voix lui donnait la réponse. “Ouais..Je sais..C’était pas juste de te faire ça.”  S’il y avait bien une personne qui pouvait comprendre pourquoi c’était injuste c’était lui. Toute sa vie il avait eu l’étiquette “Attention Maybank” sur le dos, son père ne lui disait rien non plus il faisait juste sa vie de son côté comme s’il n’existait pas lorsqu’il n’était pas en train de le rabaisser ou de le battre. La dernière fois il avait appris que son père était en prison alors qu’il allait rendre visite à John B, personne ne l’avait prévenu, il ne lui avait passé aucun coup de fil, rien. JJ ne battait personne et ne rabaissait personne de façon quotidienne, et encore moins Cassie mais il avait fait le mort, et en termes d’effet ce n’était pas mieux. Elle avait finalement réussi à capter son regard, lorsqu’il avait son bras s’avancer vers lui il n’avait pas bougé. Rien que le contact de sa main sur son visage ne lui donner qu’une envie c’était de lâcher prise sur tout, mais JJ étant JJ il avait du mal à laisser tomber les barrières devant les autres, aussi proches soient-ils. Il détestait se sentir aussi vulnérable et craquait pour laisser parler ce type d’émotion que lorsqu’il était seul. Pendant quelques petites secondes sa façade avait cédé, mais il avait ravalé son flot d'émotions pour ne pas craquer. A présent ça lui semblait encore plus dur qu’avant car il la regardait enfin dans les yeux.

Elle avait repris la parole plus vite que lui et dans un sens tant mieux car il ne voyait toujours pas par où commencer. S’il s’attendait à la première question qu’elle lui posa, la seconde il ne l'avait pas vu venir. “Je.. Quoi ? Non Cassie.. T’as rien fait.”  Ca le brisait un peu plus qu’elle puisse penser cela, il n’avait aucune envie qu’elle se sente coupable de quoi que ce soit surtout que s’ils en étaient là aujourd’hui c’était sa faute à lui et celle de personne d’autre. Il prit sa main dans la sienne avant de continuer. “Je voulais pas que tu t’inquiètes et puis.. Les choses se sont enchaînées et je me suis laissé déborder par tout ça.”  Il eut un soupir. “Je sais que c’est pas une excuse.. Pas pour faire le mort en tout cas.”  En même temps qu’aurait-il dû faire ? Se laisser embarquer on ne sait où par les services sociaux et finir dans une baraque avec des gens qui voulaient autant de lui que lui voulait d’eux ? Il ne voyait pas l’intérêt, il survivait déjà très bien tout seul, pourquoi se sentir obligé de le placer maintenant ? C’était peut-être un peu tard pour se “soucier” de lui.

“Malheureusement tu sais comment je suis.”  Dit-il résigné. Il savait très bien comment il était et la frustration que ça pouvait lui causer, cependant tous les deux savaient très bien qu’il n’allait pas réussir à se défaire de ce genre de comportement, en tout cas pas sans patience et pas dans les jours à venir. S’il s’écoutait il lui dirait que même s’il lui en avait parlé, de son passage en cellule et des services sociaux ça n'aurait rien changé. Mais il savait surtout qu’elle lui aurait dit qu’elle l’aurait aidé, qu’elle aurait cherché une solution avec lui, c’est pour ça qu’il ne le disait pas parce qu’il ne voulait pas de ça. Pas qu’il refuserait une main tendu mais parce que ça n’était pas son problème, ce n’était pas à elle de gérer ça surtout maintenant qu’elle retrouvait un peu de normalité dans un foyer. C’est probablement c détail qui lui faisait si mal, quand il avait commencé à cacher ses problèmes, l'idée avait commencé à faire son petit bonhomme de chemin. Aujourd’hui il était intimement convaincu qu’il ne serait qu’un obstacle, une tâche qui assombrirait son futur et qui la tirerait vers le bas. Elle pouvait s’en sortir, mais elle aurait beaucoup de mal avec lui à ses côtés et ça ne l’aidait pas à se sentir mieux. Ça n'apaisait en rien la tempête qui faisait rage en lui parce qu’il n’avait aucune envie de sortir de sa vie. La place qu’il avait à ses côtés il l’aimait et il s’y sentait bien, mais il commençait à se dire que c’était égoïste de s’accrocher comme ça si elle devait en pâtir. Ca faisait déjà quelque temps qu’ils se disputaient fréquemment, d’ailleurs c’était déjà beaucoup parce qu’il avait commencé à lui cacher ses problèmes.

Plus ils discutaient, plus JJ avait une forte envie de s’enfuir. Le problème n’était pas Cassie, le problème était la discussion et ce que ça lui faisait ressentir. Il détestait ce genre de situation, tout comme il détestait se disputer avec elle. A chaque fois il avait l’impression de la perdre un plus et ce encore et encore à chaque dispute. S’il s’était fait violence et qu’il était revenu pour s’expliquer c’était parce qu’il avait peur de la perdre, et il savait bien que si jamais cette peur devenait réalité ça serait exclusivement de sa faute. Son explication était probablement loin de suffire, comme s’il n’arrivait pas à dire les vrais raisons, comme s’il se maintenait dans une sorte de déni. Il le faisait souvent en réalité et jusqu’ici ça n’avait pas toujours été un mal.  Ce qu’il avait réussi à dire était loin d’être suffisant mais c’était déjà un début pour lui. “Non mais t’inquiéter c’était pas le but de la manœuvre. Je comprends que ça t’as inquiété que je disparaisse des radars mais je savais pas quoi faire ok ?”  Il regrettait instantanément de lui avoir parlé de la sorte, mais comme les trois-quarts du temps il était trop tard pour faire machine arrière. Il aurait aimé pouvoir trouver les mots justes, avoir l’éloquence qu’il fallait pour arranger toute cette situation merdique.

Cependant effacer l’ardoise et repartir comme si de rien n’était ne semblait pas aussi évident autant pour elle que pour lui. Elle voulait des réponses et lui n’était même pas certain de les avoir. Il essayait de justifier son comportement, un pur comportement à la JJ. Tout ceux qui le connaissait savait parfaitement qu’il pouvait agir comme ça, Cassie aussi, c’était une façon pour lui d’essayer de se protéger tout en laissant ses proches hors de ses problèmes. Il était comme ça et c’est ce qu’il entendait par “tu sais comment je suis”, mais la réponse qu’il eu était loin d’être le genre à laquelle il s’attendait. Cette phrase lui faisait l’effet d’un coup de poignard, il avait essayé de ne pas montrer que ça l’avait blessé mais la micro expression qu’il avait tenté de réprimer en serrant la mâchoire l’avait probablement trahie. Si le contact de sa main contre sa peau l’avait aidé à commencer à parler, après ces mots c’était comme si c’était de trop, il s’était reculé et avait perdu toute force de la regarder dans les yeux. Ce qu’il voyait dans son regard après avoir entendu ça ne lui plaisait pas. “Ah ouais je t’ai pourtant jamais caché ma façon d’être. Navré que tu sois déçu parce que tu t’es fait de fausses idées sur moi.”  Comment devait-il réagir dans des moments comme celui-ci ? Il ne cesserait donc jamais de décevoir les personnes qu’il aimait. Il était une déception pour son père depuis sa naissance, il avait déçu les pogues avec son comportement borné et autodestructeur, et aujourd’hui il décevait Cassie. Peut-être aurait-il dû disparaître depuis longtemps en fin de compte, il n’aurait manqué à personne, un caillou de moins dans leur chaussure à tous.

Il y avait beaucoup trop de choses qui se bousculaient dans son esprit, ses pensées étaient encore moins claires que lorsqu’il avait passé cette fenêtre. “Et moi je quoi Cassie ?! Hein ?! Je sais très bien que tu sais mieux que quiconque ce que c’est et justement. J’avais peut-être aucune envie que tu sois mêlé à toute cette merde. J’avais aucune envie que tu revives cette merde ! T’en es sortie, t’as une maison, un père qui t’aime et qui en a quelque chose à foutre de toi et de ton avenir. Tu crois vraiment que c’était le moment que j’arrive et que je gâche tout ? Bien sûr que nan alors j’ai voulu faire comme d’habitude, me démerder seul, comme d’habitude.” C’était finalement sorti, mais pas sur le ton qu’il aurait aimé. Qu’elle le regarde de cette manière, qu’elle puisse avoir ce genre de pensée le brisait un peu plus chaque seconde. Il avait merdé il le savait mieux que quiconque. Et ce regard que même les autres pogues lui avaient déjà lancé ne faisait que le conforter dans l’idée qu’il foutait en l’air tout ce qu’il touchait. “C’est pas une histoire de confiance Cassie, j’ai confiance en toi je voulais juste pas que t’ais à être confronté à ce genre de merde encore et surtout pas à cause de moi alors que toi t’as une chance de faire bien plus dans ta vie.”  Il lâcha un grand soupir en passant la main dans ses cheveux. “Si je t’aimais pas je serais pas revenu Cassie, je me serais juste barré et aurait disparu je ne sais où sans regarder derrière moi. Je t’aime mais jsuis qu’un loser avec je ne sais combien de casseroles au cul j’ai voulu tenter d’être moins un boulet pour toi que ce que je suis déjà.”  C’était peut-être bien la première fois qu’il disait toutes ces choses qui le travaillaient au quotidien.

JJ avait souvent eu envie de fuir, c’était souvent ce qu’il faisait d’ailleurs, quand son père avait ses épisodes de colère il fuyait chez John B, il fuyait les examen et quelques cours, il fuyait les conflits avec les Pogues, il fuyait comme il pouvait tous les problèmes qui tombaient sur le nez de quelqu’un qui aurait le malheur de se nommer Maybank. Aujourd’hui il n’avait qu’une envie fuir cette conversation et la dispute qui allait suivre. Bien sûr avec tout ça il n’arrivait pas non plus à trouver les mots qu’il aurait fallu pour apaiser l’inquiétude et la colère de Cassie. Ils se retrouvaient alors tous les deux empreints à un flot d’émotions, et c’est ces émotions qui parlaient plus que le reste, c’est sans doute pour cela que la discussion penchait vers une dispute. “A rien Cassie, jvoulais juste qu’ils m’oublient un peu je n’avais pas envie de t’inquiéter. Jme suis dis que peut-être que tu t’inquiéterais pas parce que c’est pas comme si c’était pas mon genre.” Il savait bien que son explication était plus que bancale, mais il n’en avait pas de meilleur. C’était souvent comme ça avec lui, d’autant plus que les moments où il n’agissait pas par impulsion étaient rares. Le JJ Maybank était connue pour être une créature impulsive. C’était même connu que dans ses pires moments il valait mieux le laisser un peu seul, le temps qu’il se calme. Et là il avait clairement besoin de mettre ses pensées au clair.

Il commençait à faire les cent pas dans cette chambre qui lui paraissait presque trop petite et dont il avait l’impression que l’air était devenu étouffant. Et voilà que la discussion commençait à aller de mal en pis, cette phrase avait été l’équivalent d’un coup de couteau en plein cœur. C’était des mots dures à entendre, mais dans un sens il savait bien qu’il le méritait. “Tu voulais pas dire que tu ne me reconnaissais pas ? Bah voilà jsuis comme ça, j’attire la poisse, jsuis un squatteur de première qui aura déjà beaucoup de chance s’il fait pas un un séjour longue durée dans un pénitencier. Un putain de cailloux dans la chaussure de tout le monde.” Il avait eu envie de la fermer, cependant une fois de plus il n’avait pas pu s’empêcher de la ramener. C’était vraiment dans ces moments-là qu’il aurait aimé être moins impulsif et moins provocateur, ça aurait certainement changé la suite de la conversation et peut-être même les conséquences, mais il était comme il était et ça n’allait pas changer du jour au lendemain. Il était dans un état second, il était de nouveau stressé et avait ce sentiment de tout foutre en l’air encore une fois et ça l’énervait. Il aurait aimé avoir les clefs pour apaiser la situation, il détestait se disputer avec Cassie, et  ces derniers temps ils passaient plus de temps à se disputer qu’à autre chose. C’était aussi sans doute pour ça qu’il ne lui avait rien dit, parce qu’il savait que ce genre de conversation viendrait et qu’il n’avait aucune envie de l’avoir, il n’avait aucune envie de faire face à ça, tout ce qu’il voulait à ce moment précis c’était de se planquer dans un trou et y rester.

Il avait l’impression que c’était la millième fois qu’il passait sa main dans ses cheveux. “Peut-être pas mais j’avais peut-être pas envie que tu sois triste et en colère à cause de ça.” La logique de JJ était loin d’être la même que celle du commun des mortels mais il n’était pas dénué de bonnes intentions. Il avait l’impression que peu importe ce qu’il faisait il faisait mal, toujours tout le temps. Au final on s’en foutait des efforts qu’il faisait ou des intentions qu’il pouvait avoir, il faisait forcément les choses mal c’était un Maybank après tout. “Mais putain et si j’avais envie de décider sur les choses qui me concerne pour une fois dans ma putain de vie. Pour une putain de fois être réellement égoïste.” Il ferma les yeux deux secondes pour essayer de se calmer, il n’avait pas envie d’empirer encore ce moment, rien que là c’était déjà trop pour lui. Il lâcha un grand et long soupir. “A quoi bon, hein ? Te laisser faire ce choix pour quoi au juste ? Pour que tu finisses par le regretter plus tard ? Pour qu’à force de faire ce choix tu n’en puisses plus et que tu finisses par en venir à la même conclusion que le reste du monde ?” Quitte à ce qu'elle soit déçue, il préférait être encore maître de diriger sa déception sur ce qui l’arrangeait le plus. “D’ailleurs est-ce que ça fonctionne vraiment ? Regarde nous on ne fait rien d'autre que se disputer ces derniers temps.” Il se détestait de dire ça, il se détestait autant que ça l’effrayait.