{Nani} - Boire un petit verre, voilà qui fait du bien

Depuis que je suis arrivée ici, je fais mon petit train train sans trop me soucier des autres. Je sais de quoi je suis capable et rien ne me fait véritablement peur. Ainsi, en cette journée ordinaire, j'ai décidé de m'aventurer du côté de la Région de Methi, comme si je tombais en plein western, comme si j'étais dans un parc d'attraction, sauf que c'est véritablement la vie des habitants du coin, ce ne sont pas des androïdes, des machines pouvant peut être s'éveiller à la vie, pensant par elles-mêmes. Non, ici les gens vivent réellement de ce temps là. C'est donc arborant une belle robe d'époque que je suis arrivée jusqu'au comptoir du bar, enfin du saloon. Je me suis mise dans un coin, pour contempler le paysage, voir comment les gens réagissent, et c'est assez incroyable de me dire qu'ils vivent réellement ainsi, qu'ils ne jouent pas la comédie, et que les hommes sont nombreux à monter à l'étage avec une femme de petite vertu dont je ne fais pas partie mais dont j'ai l'allure. Ils doivent avoir leurs habituées, ils doivent bien se rendre compte que je ne fais pas parties de celles-ci. J'en souris clairement, j'attends de voir quand un homme m'abordera pour savoir s'il peut s'amuser avec moi, moi la chatte noire, la féline. Ils ne savent pas sur qui ils vont tomber, mais c'est bien là le plus drôle à mes propres yeux.

La Côte Ouest regorge d'endroits qui méritent d'être découverts. C'est sans doute pour cette raison que tu as pris le parti de continuer à voyager. Après le temps passé avec Maui, tu as réalisé que bouger, découvrir de nouvelles choses, ça t'aidait à mettre toute l'obscurité que tu as trainé, quatre longues années durant, avec toi ici. Maintenant que tu as retrouvé Lilo, que tu as l'opportunité de recommencer, prendre un nouveau départ. C'est peut-être la seule vraie chose qu'il te manquait, à vrai dire, pour retrouver le sourire. Alors une expédition dans un endroit où tu es déjà ? Pourquoi pas !

Arrivée dans la Région de Methi, tu t'arrêtes devant un bar. "The Pioneer Saloon". Bon, un saloon, alors. Ça te fait sourire. C'est original, à vrai dire, comme nom. Pourquoi pas, après tout. Quand tu passes les portes battantes, tu restes bouche-bée. Toi, avec ton jean et ton t-shirt rose, tu détonnes. Le décor te donne l'impression d'être dans un des films que David affectionne tant. Si ton ex petit-ami t'a bien appris quelque chose, c'est à regarder des films qui ne t'intéressent pas, comme ceux-là. Des westerns. Tu parles, des navets, oui !

Tes sourcils se froncent quand tu remarques que tu ne détonnes pas seulement au niveau du décor. Si la plupart des gens (certainement des gens qui, comme toi, ne sont que de passage, puisque les autres ressemblent vraiment à des personnages de ces films) sont habillés plus ou moins comme toi, tu fais les gros yeux face à une fille qui est tout aussi pleine de froufrous que d'autres qui montent l'étage. Mais dans son attitude, tu arrives facilement à la deviner différente de celles qui se font accompagner dans ce que tu préfères ne pas imaginer. Trop de naïveté, certainement, mais tu préfères, ça t'évite de faire des gaffes devant Lilo. Même beaucoup plus vieille qu'elle ne le devrait par rapport à toi, elle reste ta petite soeur.

- Jolie robe, que tu dis en lui souriant. Je peux me joindre à vous ? demandes-tu en sachant que tu vas bien plus détonner qu'autre chose avec ta bouteille en verre de jus d'orange dans une main et ton verre où servir le jus dans l'autre.

Je suis bien habillée pour moi, mais je ne suis pas bien différente de celles qui sont ici. Mais les lieux le sont, et finalement, je remarque que mon attitude aussi n'est pas tout à fait la même que celles qui sont là pour faire leur boulot, pour ainsi dire. Peut être que si je trouve un jeune homme qui veut de moi, que je pourrais me laisser embarquer, histoire de voir ce qu'il pourrait avoir de plus que les autres, ou alors je le repousserais gentiment, ou moins gentiment s'il se montre trop insistant. Il pourrait l'être, si le décor va avec les moeurs qu'il y avait à l'époque des westerns, alors le consentement de madame n'était pas présent, au contraire, elle n'en avait pas forcément, mais elle ne disait rien, elle se laissait faire. Je ne sais pas si ici, il y a eu un changement, mais dans ma réalité, c'est comme ça que ça fonctionne depuis un bon moment maintenant. J'attends donc patiemment que l'on vienne m'aborder, mais je n'ai pas à attendre très longtemps en vérité. Et contrairement à ce que j'aurais pensée, c'est une petite dame habillée de façon moderne qui vient se joindre à moi, complimentant ma robe, demandant si la place était libre. Je lui souris, et lui fait un petit signe de la main pour s'asseoir à mes côtés.

" Prenez place je vous en pris. De passage par ici je suppose ? "

Je sais que j'ai raison, mais c'est une façon détournée de lui demander ce qu'elle fait là, d'où elle vient et tout ce qu'elle voudra bien me dire en fonction de ses dispositions. Elle est mignonne la petite dame, dans la vingtaine sans doute, un peu moins âgée que moi donc, mais pas avec une différence énorme. Je ne sais pas d'où elle est originaire, sans doute pas de mon monde, ou peut être bien que si, difficile à dire, je vais voir ce qu'elle m'en dit dans les prochaines secondes.

Tu dois avouer que tout ce temps passé avec Maui t'a permis de changer un peu ta façon de penser, très morose depuis ton arrivée à Nemaia, compte tenu que tu pensais avoir perdu ta soeur à tout jamais, et que tu vois désormais le monde davantage comme une quête constante - avec de grosses poses pour se reposer, certes - qu'autre chose. Pour autant, tu ne pensais pas qu'il y aurait de si grandes différences, dans une région assez moderne comme l'est Methi, sous prétexte d'un saloon. Ça te fait sourire, à vrai dire.

Rapidement, tu jettes un regard autour de toi. Vous êtes beaucoup à ne pas être en costume de saloon, mais peut-être ne l'a-t-elle pas remarqué, puisque l'endroit et assez divisé en ça. Ou alors c'est juste que tu es trop habillée comme un homme, tu ne sais pas. Tu lui souris rapidement avant de lui répondre.

- Comme certains ici, oui, il semblerait. Pas vous ? Après tout, peut-être qu'elle a juste voulu se fondre dans la masse, sans pour autant que ça ne soit nécessaire, tu ne sais pas. Ou alors elle est une habituée ici. Dans tous les cas, rien ne laisse à penser ni l'une des possibilités ni l'autre. Tu la gratifies d'un rapide "merci" et t'assois à côté d'elle. Quelque chose me dit que malgré votre robe vous n'êtes pas la plus familière de l'endroit, je me trompe ?

J'aime me fondre dans la foule, mais parfois ce n'est pas aussi simple que ça. En l'occurrence, ce n'est pas si facile que ça, parce que si j'ai la tenue, mon attitude tranche avec le reste. Quelqu'un d'observateur verra que je ne suis pas dans mon monde, pas dans mon quartier, que je n'ai que l'apparence, qu'il n'y a que l'emballage et rien d'autres pour faire croire à la supercherie. Pourtant, jusqu'à présent, personne ne semblait avoir vu le subterfuge, personne, jusqu'à cette jeune femme. Je vois qu'elle me regarde avec un regard différent, un regard qui veut tout dire. Ils sont un certain nombre à ne pas être en tenue régionale, mais peut être qu'elle ne veut pas se montrer trop oppressante, ou quelques choses dans le genre, je ne saurais précisément dire. Et donc, elle me pose directement la question, elle semble être d'humeur joueuse, du moins, c'est comme ça que je le ressens. Est ce que je me trompe ? Je n'en sais rien, je ne la connais pas, mais nous allons faire connaissance durant au moins quelques minutes.

" Et qu'est ce qui vous fait dire ça ? Pourquoi ne serais-je pas familière des lieux ? Vous semblez être une fine observatrice, alors j'ai déjà hâte d'entendre ce que vous allez pouvoir me dire. Au fait, moi c'est Felicia, enchantée. "

Et je lui tends une main mais pas pour la serrer comme une simple poignée de main, plus pour qu'elle me tende sa main et que je puisse lui faire une petite courbette, comme pour lui prouver le contraire, par pur état d'esprit de contradiction, alors qu'elle a raison sur toute la ligne. J'aimerais néanmoins savoir comment elle a pu savoir, ce qui a pu la mettre sur cette voix là, alors que dans l'absolu, rien ne l'indique particulièrement.