Gare au coeur de glace [Ingrid]

La région de Kephi est une zone très particulière, figée dans une ère où la crinoline est reine. Le vieux centaure vient régulièrement ici pour éduquer les enfants issus de l'aristocratie et aujourd'hui il doit s'occuper du jeune Thomas pour en faire un musicien d'exception afin de séduire la belle Elizabeth dont il est épris, les hirondelles de l'amour ayant fait leur nid dans ce coeur juvénile. Cependant, l'oncle de ce jeune homme, Diogène, n'est pas très avisé pour que le Thessalien lui donne des leçons, et c'est toujours avec une prunelle emplie de dégoût qu'il voit disparaître le vieux précepteur en compagnie de son neveu.

En cette belle journée, alors qu'il doit retrouver son jeune protégé, il se dis qu'une petite douceur glacée à la boutique de la reine des glaces ne serait pas de refus. Il est un client très fidèle de ce magasin décoré dans de savants mélanges de bleus - blancs, avec d'élegants miroirs. Si les sucreries froides sont si exquises c'est parce que la propriétaire s'y connaît en la matière, même très bien puisque l'hiver fait parti intégrale de son être.

Alors qu'il s'apprête à passer la porte pour saluer Ingrid, voilà qu'une main ferme violemment celle-ci, la silhouette de Diogène apparaît, homme du même âge physique que lui. Dans un murmure inquiétant, il menace, suave :

《- Mon frère est tellement captivé par votre savoir qu'il ne voit pas votre véritable visage. Si j'avais été lui j'aurais choisi un autre précepteur que vous, non pas un monstre a l'arrière train de cheval comme vous, c'est ce que vous êtes et resterez toujours, centaure. Immonde, laid.》  

L'événement a Wakefield revient à son esprit mais il préfère ignorer simplement cette personne, c'est le meilleur bouclier face à la haine quand la violence ne vient pas prolonger les mots. Aussi, lui demande t'il simplement, calmement, de cesser de l'importuner pour retrouver sa comparse.

《- Je vous interdit de revoir mon neveu, et de l'instruire, suis-je clair ? Vous pourriez le contaminer avec votre hideux postérieur chevalin. Je ne veux pas d'une bête de foire dans la famille de mon frère.》

Le vieux centaure est au prise avec cet homme vindicatif quand Ingrid apparaît pour menacer Diogène, lui intimant de s'en aller s'il ne voulais pas terminé en statue de glace. Joignant le geste à la parole, le froid s'insinue dans les veines du concerné qui finit par prendre la fuite sans demander son reste, sous le regard parfaitement neutre du docte centaure.

Dans un temps très ancien, ce genre de mots auraient grandement blessé l'enfant-cheval qu'il était à l'époque, ils auraient contribué à renforcé davantage encore la solitude dans laquelle il s'était enfoncée, il n'était pas comme eux, la vision de sa différence offensé leur yeux, il n'avait pas sa place parmi les humains alors pourquoi se mêler à eux quand un canyon le sépare ? C'est Artémis et Apollon qui le sauveront de cette situation. Des oiseaux noirs faisant leurs habitats dans ses pensées, avec beaucoup de patience, d'attention mais aussi de sévérité.

Aujourd'hui, la sagesse de son esprit fait que ce type de propos le laisse totalement de marbre même s'il peut comprendre que certains soient atteints par cette langue si acérée.

《- Tout va bien ne t'en fais pas, tu ressemble à Artémis quand elle se met en colère. Et sa fureur ne rate jamais sa cible, même quand il s'agit de son jumeau !》

L'homme-cheval repense aux nombreuses disputes qu'elle a avec son frère, ils sont dans une relation très taquine, ils adorent s'asticoter continuellement mais au fond, Chiron sais qu'ils s'aime, à leur manière.  

《- Tu n'a pas à être désolée, mais tu sais ces personnes cache parfois un mal-être indétectable. La haine dévore toujours de l'intérieur...》

Dans la boutique de la reine des glaces, l'homme-cheval à des habitudes alimentaires bien rodée même s'il aime beaucoup sortir de sa zone de confort en testant des parfums bien loin de sa chère Grèce natale, comme le caramel au beurre salé. Les créations de la dame aux doigts gelés sont toujours très recherchées, ce ne sont jamais les mêmes douceurs qui sont proposés à autrui.

《- Une glace au miel, oui, celà ramène en arrière. 》

Pour se fondre dans la foule et parce qu'il aime la mode de cette région, Chiron est revêtu d'un chapeau haut de forme noir qui arbore un fer à cheval argenté en plein milieu,  d'un pantalon ajusté couleur crème, une chemise avec un gilet marron doté d'une poche renfermant une montre à gousset en forme de cheval. Avec une certaine grâce, il salue son amie d'un mouvement de chapeau et, gentleman, lui ouvre la porte pour la laisser passer en premier.  

《- Tellement de secrets se cache derrière les sourires où le mépris. Dans tous les cas il ne faut pas y prêter grande attention, celà ne vaut pas la peine de se faire du sang pour ce genre d'individus. L'oubli est le meilleur des mépris, parole de sagesse ! Car l'on trouve toujours quelqu'un qui nous aime comme nous sommes, et ce n'est pas par pitié, mais bien par amour.》

Le précepteur des héros grecs à même pensé, enfant puis jeune adolescent, que les Jumeaux Divins avaient pitié de lui pour rester avec une pareille monstruosité...Il sait pertinemment que cette sagesse n'est pas facile à mettre en place, surtout quand on est jeune et que les mots résonne avec puissance dans un coeur qui se forme.

Chiron est un très bon appréciateur des froids talents de la glacière, tous les parfums qu'il à pu goûter jusqu'à ce jour lui ont toujours plu et, lorsque il revient à Kephi c'est toujours à ce magasin qu'il va après avoir choisi l'auberge où logé pour la semaine voir le mois d'enseignement prodigué à un protégé. Et de fil en aiguille une relation amicale s'est tissée entre la patronne et le vieil homme-cheval, réunis par un passé où il fut bien compliqué pour eux de s'intégrer avec leur différence respective, durant l'âge d'or de la jeunesse : la magie du froid pour Ingrid, sa nature semi-équine et divine pour Chiron. Il était le fils d'un Dieu Titanesque, en quelque sorte un prince illégitime avec la grotte de Phylira comme royaume. Le roi du Pélion tel était son surnom.

《- Une coupe m'ira très bien, je te remercie infiniment.》

Le Thessalien s'installe à une table libre, pour le moment l'heure matinale n'inspire à personne les visites, il est donc seul avec la maîtresse des lieux. C'est d'un ton espiègle qu'il formule la phrase suivante :

《- Non, mais j'imagine que tu ne tardera pas à le faire. 》

Le précepteur est prêt à l'écouter sans émettre de jugements, c'est un de ses principes fondamentaux, surtout quand la personne en face n'a subi que celà toute sa vie.

Chiron, s'il connaît les grandes lignes de la royauté d'Arendelle, écoute religieusement le récit d'une enfance tumultueuse dès l'instant où les pouvoirs se sont révélés, mais heureusement ces soeurs étaient là pour la seconder dans la maîtrise de ces facultés. Pour une dégringolade quasi imprévisible, qui aurait crû qu'une de ces soeurs l'aurait trahie, sachant très bien que la mort d'Helga était un accident ? Elle n'est nullement responsable du décès de sa petite soeur, pourquoi Gerda ne l'a t'elle pas compris ? Mais comme dit Ingrid, elle avait ces raisons, la peur ainsi que l'incompréhension face à ce qui nous dépasse peut motiver à des actions assez inattendus.

《- Tu n'est pas un monstre, tu sais tu as entièrement raison : l'incompréhension face à ce qui dépasse l'entendement où même la différence peut obliger certains à commettre des actes un peu soudain qui outrepasse leur pensée. Tu n'est pas responsable de la mort de Helga, c'était un accident, rien de plus. 》  

À force d'être vu comme des monstres, certains en prennent leur parti embrassant ainsi à pleine bouche ce que les autres vois en eux. Lui-même a frôlé de peu cet état de fait en fréquentant un temps les autres centaures (durant son adolescence) qui ne l'accepter pas totalement parmi eux, une barrière infranchissable se tenait là, car après la désillusion c'était la fascination qui prenait le relais. Malgré la naissance opposée à la leur qui à dessiné un fossé, Chiron avait secrètement peur de réveiller la bête frustre qui sommeille en lui, se disant que, s'il été comme les autres physiquement il l'était aussi mentalement. Et l'exemple lui fût montrer lorsqu'il a tabassé Iasónas qui ne faisait pas le poids face à la force d'un centaure, jeune pêcheur devenu par la suite son meilleur ami.  

《- J'espère que tu as accepter pleinement tes pouvoirs. Le Dieu Apollon, mon père adoptif, m'a souvent dit qu'il n'y a pas deux semblables, ni dieux, ni hommes, ni bêtes et que ce sont des différences que naissent musique et danse. Chaque être est unique et c'est merveille que la multiplicité. À l'époque je ne voulais pas comprendre, ni être unique, je voulais être normal.》  

C'est après qu'il lui à appris qu'il n'était pas le seul de sa famille..

Le passé d'Ingrid est bien noueux, si tortueux qu'il lui arrache une larme qui coule le long de sa joue. Empli de compassion, à l'écoute tel un menhir solennel en plein milieu d'une clairière le vieux centaure pose une main réconfortante sur le dos de la sienne, tentant d'y injecter un peu de chaleur bienveillante. C'est dans un silence respectueux qu'il entend déroulé le récit d'une enfance tumultueuse où l'envie d'être normal prédomine sur le reste. Un peu comme lui quand il était un poulain...

《- Celà fait parti de toi, tu est l'hiver incarné. Pourquoi donc vouloir être comme tout le monde quand on trouve une richesse dans la différence ?》

L'homme-cheval laisse l'émerveillement remplir l'entiéreté de son être devant ce flocon de neige apparaissant dans le creux de sa main, qui lui rappelle beaucoup la magie de l'hiver sur le Mont Pélion, quand ce beau tapis duveteux s'étale sur les pierres et les herbes, glacé mais, heureusement, il était protégé grâce à son pelage d'hiver. Mais c'est merveille que de voir cette pluie blanche tomber !

《- La peur est une grande ennemie, elle ne disparaît jamais vraiment car il est humain de trembler mais on peut apprendre à ne plus l'écouter, à la lisser comme quand on caresse un chat et l'envoyer au panier. C'est un lion qui devient agneau quand on l'apprivoise, et qu'on sait comment la prendre. Ce que tu est capable de faire est incroyable, tu me rappelle beaucoup Chioné, la déesse du froid, de la neige et de la glace. Elle est la fille du dieu du vent du nord et d'une princesse Athénienne.》

Peut-être qu'elle descend de cette déesse ? Après tout ce monde semble réunir toutes les entités de mondes parallèles puisqu'il a appris qu'il avait des sosies, dont un qui entraîne des héros dans un monde moderne !  

C'est bien ce qu'il pense, l'hostilité d'autrui peut mener à des actes qu'on aurait parfois jamais pensé faire et pourtant... Le vieux centaure connaît très bien les ravages du rejet et de la solitude pour l'avoir vécu lui-même durant son jeune âge. Et c'est pour celà qu'il essaie toujours de ne jamais laissé personne baigner dans la solitude, quand il observe quelqu'un d'isolé il va lui tenir compagnie en causant de la pluie et du beau temps.

《- Une infirmité ? Non point du tout, ce que je peux voir est très beau.》

À dire vrai il penser exactement la même chose de son arrière train de cheval durant sa jeunesse, une malédiction qui l'empêchait d'être heureux et qui le condamné à un avenir sans grand intérêt. Qui pourrait accepter un semi-équin en plus bâtard divin ? Après avoir appris ses origines, son père ayant mis Phylira enceinte puis prenant la fuite sous sa forme de cheval pour éviter les problèmes avec Rhéa , l'océanide repoussant son bébé et le rejetant avec violence, les choses se sont compliquées.

《- Je sais à quel point c'est très difficile de subir le rejet de la personne qui est censé le plus nous aimer. Ta soeur pour toi, et ma mère pour moi.》

La vision offerte par Artémis l'avais laisser sous le choc et en proie à des émotions diverses. La haine vis à vis de l'Océanide à fini par faire son chemin dans son esprit, il la détestait pour ça, pour avoir affiché un air d'horreur sur sa figure à la vue de son bébé, pour ces supplications aux Dieux dans le but ne pas avoir à lui donner le sein. Il était même prévu de l'abandonner en pleine forêt afin de voir s'il survit. Selon Mimi c'était parce qu'il ressemblait à son père...

L'homme-cheval regarde d'un air absent la glace recouvrir la table. Il revient dans un passé très lointain.

《- Moi aussi j'ai détesté ma mère, je lui en ai voulu très longtemps. Que celà soit ma mère où ta soeur ce sont pourtant des gens censés nous chérir... mais il existe pourtant des personnes qui peuvent nous aimer comme nous sommes. Les liens du sang ne sont parfois rien. Et c'est même parfois d'autres esprits qui peuvent sauver.》

Artémis et Apollon font parti de ces êtres qui ouvre la porte à la différence. Sans eux et leur amour pur, leur patience, il serait peut-être tout autre. Ils lui ont tout appris, et aujourd'hui sa gratitude est infinie. Il avait réussi à fonder une famille dont faisait parti ses disciples. D'un orphelin rejeté, le Thessalien est devenu un précepteur passionné avec le Pélion comme royaume.  

Le vieux centaure esquisse un sourire bienveillant, Apollon et Artémis l'ont toujours accepter pleinement comme il était et l'avais aimé tout aussi sincèrement alors qu'il luttait pour apprendre à aimer ce corps particulier et par la suite, lorsque ses origines lui fut révéler, à intégrer son côté Divin qui le séparait des autres centaures, provoquant une cassure, comme un engrenage rouillé dans une pendule en bon état. Il avait beaucoup de mal à regarder son reflet dans l'eau, celà lui prodiguer toujours une sensation de dégoût, de répugnance. Être humain où cheval, mais pas les deux à la fois. Être ordinaire. Son rêve... être soit un magnifique équidé comme celui de Mimi où un jeune homme pêcheur, mais débarrassé à jamais de cet arrière train.

Aujourd'hui, le Thessalien ne pourrais plus s'en passer, c'est une partie de lui-même qu'il regretterai de sacrifier et qui l'à sauver de bien des mésaventures à Nemaïa.

《- Tu est capable de contrôler tes pouvoirs, ils sont magnifiques. Tu n'est aucunement infirme, bien au contraire.》

L'homme-cheval à pleinement confiance dans la capacité de maîtrise de la glacière qui s'absente pour servir des nouveaux venus. Elle revient dix minutes plus tard pour continuer son récit où elle l'avait arrêté. Une histoire qui prouve que certains rejetés sont prêts à tout pour être aimé, même à forcer l'amour. Tout ce que désirait Ingrid c'était d'être choyée pour ce qu'elle était, même si, hélas, on ne peut pas forcer les autres à nous apprécié, celà doit venir naturellement.

《- Je pense qu'on t'as déjà dit que forcer l'amour n'est pas possible. C'est un sentiment qui doit découler de façon naturelle. Mais j'ai une totale confiance en toi, tu sauras garder le contrôle en cas d'émotions fortes. Tu en est capable, je le répète. Et je sais que tu ne me fera aucun mal... je ne vois aucun problème à t'apprécier comme tu est. Ma gourmandise t'en remercie aussi. 》

Il plonge sa cuillère et savoure cette crème glacée qui le ramène dans sa Grèce natale.  

Le vieux centaure est paisible, il savoure un moment agréable en compagnie d'Ingrid et de son talent pour les glaces, à discuter de tout et de rien, un moment pétri de tranquillité. Mais c'est sans compter les envies d'une force invisible qui à envie de s'amuser à l'insu des deux acolytes.

C'est ainsi qu'il sent comme un vent chaud dans sa barbe et qu'il voit apparaître un double d'Ingrid, sauf que celle-ci semble bien moins sympathique que la glacière aux doigts gelés, au premier coup d'oeil du sage Chiron. Un regard plein d'un trop plein de rancoeur, un sourire qui n'inspire rien de bon pour le futur. Il devine sans difficulté qu'elle est le portrait décrit il y à quelques minutes par l'actuelle reine des glaces. Puis son regard balaie les clients terrifiés, comme pétrifiés, il faut les mettre en sécurité, il en va de leur destin.

《- Ingrid, il faut à tout prix mettre ces humains hors de toute menace. Ne laisse pas la peur envahir ton coeur, surtout.》

Déjà un tir de glace frôle sa barbe pour atterrir sur le comptoir, y déposant une traînée de verglas. Alors une fumée marron englobe ses jambes humaines et c'est son corps semi-équin qui apparaît, au pelage marron parsemé de poils gris. Son but est d'amener le sosie à l'extérieur de la boutique tout en essayant de ne pas détruire celle-ci, un défi de taille.

C'est une arrivée inattendu dans le salon de glace d'un double maléfique de la patronne des lieux. Bien sûr et c'est attendu cette fois-ci, Ingrid ressent de fortes émotions face à cette jumelle diabolique, comment ne pas en avoir alors qu'elle contemple ce qu'elle fut autrefois ? Mais malgré les injonctions de la glacière, l'homme-cheval ne compte pas la laisser toute seule pour affronter les ombres de son passé. Alors il reprend sa forme originelle, même si ce n'est pas le mieux à faire dans une boutique, mais celà sera plus convenable pour l'aider et sécurisé les clients.

《- Allons donc, je ne vais pas te laisser seule devant ton passé.》

Les clients obéissent à l'ordre d'Ingrid et bientôt il ne reste plus que le Grec, l'arendelienne et son sosie guère sympathique. Une statue de glace apparaît, aussi détruite par le reflet du miroir. Il voit la douleur sur le visage de la glacière. Alors le précepteur change de tactique, il galope pour se placer devant elle et se cabre pour la désarçonné, ses sabots avant s'agite ce qui semble perturber Dark reine des glaces.

《- Ne te laisse pas influencer ce n'est plus toi, ne te laisse pas aller à la peur.》

Le semi-équin commence à se poser des questions, en effet entre la mystérieuse hystérie collective à Wakefield et maintenant ça, c'est comme si quelqu'un jouer avec les habitants de ce monde, comme une araignée tisse des liens autour d'une proie, comme un marionnettiste avec les fil des pantins. Mais son esprit doit rester concentré sur le combat et la protection.

Le vieux centaure sent la détresse profonde de la glacière qui s'exprime à travers la neige qui recouvre la boutique tandis que les clients s'en vont à toutes jambes. Cette vision du passé semble la déstabilisée complètement au point où les mots du docte centaure n'y font quasiment rien. Pour autant, Chiron ne compte pas la lâcher ni s'incliner face à cette Dark Ingrid surgie du néant. Entre un monde empli de doubles venus de dimensions diverses, cette étrange hystérie collective à Wakefield et maintenant ça notre semi-équin à du blé à moudre pour enquêter et quoi de mieux qu'être un enseignant itinérant voguant entre les lieux, les âges des pays visités.

《- Bien sûr que tu le peux, aie confiance en toi et en tes pouvoirs. Laisse l'hiver te parler, ouvre l'oreille à son murmure, aux secrets de Chioné. 》

C'est à cet instant précis que la bonne Ingrid envoie un bel amas de neige à la mauvaise, visant le ventre. Le sosie est à terre ce qui ne l'empêche visiblement pas de s'attarder sur un jeune homme de 28 ans aux cheveux noir comme ébène, avec un début de barbe à qui elle lance un sortilège. L'homme pousse un cri et s'immobilise aussitôt, son visage reflète la surprise tandis que son corps se gèle tout entier pris dans le givre. L'homme-cheval n'hésite pas une seule seconde à se placer devant lui pour protéger le jeune afin que cette réplique diabolique n'aie pas l'idée de le briser, devenu vulnérable. Son corps semi-équin devient une barrière de poils et de cuir épais.

《- Tout se passera bien, tu est capable de tant.》  

Le vieux centaure est bien d'accord avec sa camarade, le sosie semble littéralement être monté sur ressorts, presque nourrie par autre chose, juste une simple marionnette maléfique. Au point où Ingrid en vient à utiliser les poings pour la faire reculer. De son côté, Chiron lui aussi essaie tant bien que mal de se dépatouiller du double en envoyant une bonne ruade qui l'à fait voler pour atterrir sur une table en bois où elle s'écroule lamentablement. Sauf que même avec cette envolée elle se relève comme si de rien n'était. L'homme-cheval ne laisse rien transpirer, mais cette immunité commence doucement à l'inquiéter.

《- Grimpe sur mon dos ! Tu as déjà fait de l'équitation sur le dos d'un équidé à crû ? 》

Peu de temps avant elle avait glacé un jeune homme libéré par la glacière et mis en sécurité par elle via une téléportation de tempête de neige. Il surveille l'entité du regard en s'inclinant pour permettre à Ingrid de monter pour lui éviter plus de fatigue, pour la soulager d'un poids et qu'elle puisse être plus offensive.  

La double malveillante d'Ingrid gèle le sol et le vieux centaure glisse dessus, il dérape comme un enfant qui ne porte pas de chaussures adaptés et il prie Apollon et Artémis qu'il n'y ai pas de dégâts, heureusement que la glacière n'était pas encore monter sur son dos. La sueur perle sous son ventre et son front se plisse sous le prix de l'effort pour ne pas tomber tandis que la chose le fixe d'un regard froid. Insensible, une marionnette dans les mains d'un créateur dont il ignore totalement l'identité. Une entité se joue des nouveaux arrivants de cette ville mais pour quelle raison ?

《- Qui te contrôle ? Pourquoi est-ce que tu fais ça ?》

Le Thessalien ne sais pas totalement s'il est utile de lui poser directement la question mais il vaut mieux essayer de lui tirer les vers du nez même si c'est inefficace. Le vieux centaure lutte contre le gel qui dévore toujours l'intérieur alors que les clients sont évacués. Il reste aussi concentré sur une potentielle réaction de son amie...