Let's party all night long [Nick & Rose]

J'avais besoin d'air, j'avais besoin de respirer, de reprendre un simplement de normalité. Alors, je suis partie courir dans un parc près du centre ville. Je suis partie me vider l'esprit et simplement courir, frapper le sol à chaque foulée pour mieux oublier ce qui n'allait pas. Ce n'était pas mon genre de vouloir profiter de l'air frais et de la beauté de la nature. Mais pour une fois, je me suis surprise à flâner, à en profiter. J'emplissais mes poumons d'air, profitant de cette liberté. C'était une soirée douce, quelque chose que je n'aurais probablement pas pu avoir à Missoula fin mars. C'était étrange, dépaysant, mais agréable. Voilà presque un an que j'étais arrivée ici et il m'en était arrivée des choses. A commencer par la disparition de Dimitri suivi de retrouvailles avec Lissa et Christian. Ce n'était pas la meilleure période. Bien sûr, ce n'était pas comme lorsque j'avais perdu Dimitri et que j'étais partie le chercher en Russie, non cette fois je me sentais vide. J'avais perdu Dimitri, mais je ne ressentais pas la douleur de la perte pour une raison qui m'échappait. Je me questionnais sur ma capacité à aimer, ou plutôt, sur mon incapacité à rester attachée à quelqu'un. Étais-je condamnée à une vie de solitude et de désespoir ? Non, je tenais à Lissa plus qu'à la vie elle-même, j'étais capable d'aimer. J'avais l'impression étrange que je ne le pleurais pas autant que je l'aurais dû. Je culpabiliser, me demandant si je n'arrivais pas à exprimer ma tristesse ou si je n'en avais tout simplement pas. Je l'avais aimé, terriblement, à un point qui dépassait l'entendement.

J'entendis alors des rires, je vis des enfants courir et jouer. La vie continuait autour de moi, même si j'étais triste, je pouvais aussi être heureuse. C'était de même pour Peter et il fallait que je sois suffisamment forte pour l'aider lui aussi. C'était probablement lié à mon envie de protéger tout le monde. Tous les bons moments que j'avais partagé avec Dimitri me revinrent en mémoire. Ca avait été une belle partie de ma vie, elle avait existée et il était hors de question que je l'oublie. Il n'y avait probablement pas de "bonne" façon de vivre mon deuil. Cette épreuve était difficile à surmonter, mais je n'étais pas seule. J'étais en colocation avec Lissa et Christian, qui avaient toujours été là pour moi, même dans les pires moments. Même si je les entendais et voyais vivre leur idylle, en fin de compte, notre cohabitation était une bénédiction.

Alors je pris la décision de suivre les sons, de me laisser attirer vers la musique, les rires et les voix. Intriguée, je m'étais approchée et avais découvert une fête qui y battait son plein. Des lampions colorés illuminaient l'espace, des guirlandes de fleurs étaient accrochées un peu partout et la musique résonnait joyeusement. Alors, bien évidemment, je pris l'initiative de m'incruster dans cette petite soirée. Ils dansaient sur la musique endiablée, certains avaient des verres à la main et riaient aux éclats. c'était fou ce contraste, ils semblaient tant s'amuser. Chaque personne semblait prête à laisser tous ses soucis de côté pour profiter de cette soirée. C'était parfait pour moi.

Alors, je me suis mise à danser, entrainée par la foule. Les lampions tournaient au-dessus de nos têtes, les couleurs se mélangeaient pour donner une impression de magie et de féerie. A force de bouger, je finis par avoir soif et alla à la buvette prendre quelque chose, peu m'important de quoi il s'agissait. Je crois que ce qui m'a attiré vers Nick qui m'a donné envie de lui parler, c'est son univers sombre et mystérieux.

- Salut, quelle soirée! Tu passes souvent par là ?

Si j'avais été celle qui était de toutes les soirées durant un temps, mon premier retour à Saint Vladimir m'avait passé tout envie d'en être. Le second n'avait fait qu'aggraver les choses. Cette mini-société ne vivait pas ancrée dans la réalité. Comment pouvait-on passer autant de temps à faire la fête alors qu'il y avait tellement plus important que ça. Je m'étais joint à eux, j'avais eu envie de me détendre. Ici, il n'y avait pas grand chose qui importait vraiment, pas réelleent d'enjeu politique, pas de questions de vie ou de mort. Non, c'était assez reposant. J'étais une femme d'action, j'étais faite pour être en mouvement, alors le monde de la nuit me correspondait, l'organisation d'une vie avec Lissa était plaisante et surtout je passait énormément de temps à courir et à tout faire pour ne rien perdre de mon entrainement. Ce serait du gachi.

- Première fois aussi.

Je lui tendis la main pas commodité. C'était étrange, mais il semblait ête seul lui aussi. J'avais toujours été un oiseau sociable, ce n'était qu'une preuve de plus de cette aptitude. J'étais celle qui parlait, qui allait vers les autres alors que Lissa se contentait de les laisser venir à elle. Elle était tellement attirante sur bien des points que ça ne me choquait pas particulièrement. L'idée d'invité Peter me traversa l'esprit puis je me ravisais. Ce n'était pas plus mal que je puisse avec des activités où il n'était pas présent, tout comme Lissa, j'avais encore l'impression d'être une individue à part entière et non pas de vivre à travers eux.

- Moi c'est Rose et toi ?

On ne remarque qu'on est haut que lorsque l'on a fini par redescendre. J'avais été l'une des meilleures de ma génération, j'avais tout, Lissa, un métier qui me tendait les bras, Dimitri qui était revenu parmi nous. Puis quelqu'un avait assassiné la reine avec mon pieu et m'avait fait porté le chapeau. Ca n'avait pas été la meilleure idée qu'il soit. J'étais partie, en fuite, loin de tout ce qui avait toujours été ma vie. Rien n'était plus comme avant, rien n'était comme je l'aurais voulu. Mais au moins, dans tout ça, j'avais Lissa et c'était comme si j'arrivais à être complète d'une certaine manière. Parce que Lissa devait passer avant tout. D'un autre côté, le confort que nous pouvions nous permettre d'avoir ici me plaisait. J'avais l'impression que nous pouvions vivre une vie à peu près normale, avoir un emploie séparé. Je ne vivais que pour l'aventure et j'étais plus qu'en manque d'action ces derniers temps, ce qui ne devait probablement pas aider à maintenir mon moral.

- De même.

Ce Nick avait quelque chose, une sorte d'aura, de charisme naturel. Il aurait très bien pu être un Moroï spécialiste de l'esprit. Il n'en était pas un. Mon sixième sens me disait qu'il n'était ni Moroï, Ni Dhampir, ni Strigoï, mais qu'il n'était pas humain non plus. Il y avait quelque chose d'étrange chez lui. Pourtant, il ne semblait pas être dangereux, alors je ne jugeais pas utile de m'en méfier.

- A vrai dire, j'étais en train de faire un footing. Rien d'extravagant, mais j'ai entendu du bruit, j'ai vu de la lumière et je suis venue.

Je regardais autour de nous toutes ces personnes qui semblaient si joviales et épanouis. Ces humains (pour la plupart) semblait avoir une certaine insouciance. Ils avaient l'air d'avoir à peu près mon âge et se comportaient comme j'aurais pu  le faire. J'aurais pu, à presque dix-neuf ans être comme eux, ne me soucier que de l'instant présent et de ma personne. Pourtant, depuis toute petite ont m'avait bien fait comprendre que ma vie serait un jour au service de quelqu'un et j'avais accepté cette idée, parce que j'avais toujours pensé que ce serait Lissa.

Je laissais mes yeux aller à la contemplation de ce qui nous entourait. Les guirlandes suspendues, les gens pleins de joie et surtout une sorte de calme, de paix malgré la musique qui raisonnait dans tout mon être. C'était assez fort pour mes oreilles de Dhampir, mais ce n'était pas grave je me sentais emporté par une pulse qui n'était pas la mienne, comme si c'était un moyen de me faire me sentir d'autant plus vivante. Ses paroles me surprirent. Je n'avais pas voulu rentrer dans un débat philosophique, seulement faire un trait d'humour. Quelque chose chez lui était sombre, il semblait en proie à des combats internes assez rudes.

- Oui, on peut dire ça.

Parce que la lumière n'était pas toujours là quand on en avait besoin. D'une certaine manière, j'avais Lissa et sa personnalité rayonnante. Pourtant, je ne pouvais cesser de penser à ce que j'avais perdu, ce que je ne retrouverai jamais et surtout ce que je n'étais pas triste d'avoir perdu. Je me sentais coupable, je me sentais honteuse. J'avais été capable de traverser le monde pour lui, mais à présent qu'il avait disparu, je n'étais même pas capable de verser une seule larme. Je me sentais coupable, désespérément idiote. Alors c'était plus ce sentiment qui me rendait triste et qui me faisait pleurer, cette culpabilité étouffante.

- Au milieu de tout ces gens heureux, ravis de vivre leur vie telles qu'elles le sont? Effectivement oui... Mais, on pourrait très bien se laisser prêter au jeu. Qui sait, leur joie pourrait peut-être dépeindre sur nous!

Je lui fis signe de me suivre et l'attrapa par le bras pour être sûre qu'il vienne. J'approchais du comptoir commandant un cocktail plein de fruit et surtout sans alcool. Je ne pouvais pas laisser ma tristesse m'entrainer au fond et ce n'était pas quelque chose que je pouvais boire avec mon entrainement quotidien (ou presque).

Pour le coup, nous n'avions rien à voir avec les personnes qui dansaient autour de nous. Ils avaient tous l'air si insignifiant alors que nous.. Il y avait quelque chose dans notre posture qui nous trahissait. Je pouvais voir que ce Nick n'avait pas une manière "molle" de se tenir. Il était bien droit et hormis le fait qu'il soit musclé (entre le pas trop et le bien), je me demandais qui il pouvait bien être. Nous pouvions distinguer ceux de notre espèce, savoir s'ils étaient Dhampir, Moroï ou bien sûr Strigoï. Nick n'était aucun des trois, mais mon instinct me disait qu'il n'était pas humain pour autant.

- A cette fête, puisse-t-elle finir mieux que ce qu'elle a commencé.

Parce que oui, nous incruster à une fête et ne pas être des plus à l'aise dans la foule, ce n'était pas ce qu'il y avait de mieux. La dernière fois que j'avais bien bu, c'était en Russie et je n'étais clairement pas prête de recommencer. Franchement, je m'étais étalée dans mon lit après qu'on m'y ait, difficilement, portée. Je n'étais pas réellement très très agréable dans cet état et à vrai dire, je n'aimais pas trop ça.

-  Tu ne m'as pas dit ce qui t'amène ici Nick. Parce que clairement, tu n'es pas à l'aise, alors pourquoi être là ? Pas que ta compagnie me déplait, bien sûr !