Can I help you? + ft. Marlene

 Nouveau monde, nouvelles habitudes. Et littéralement nouvelle vie vu que Peter avait totalement perdu ses pouvoirs. Pourquoi, c’était une très bonne question, mais bon… En attendant de trouver une solution, il devait malheureusement vivre avec. Et il avait dû aussi se trouver un petit boulot, histoire de subvenir à ses besoins. Une bonne occasion pour ressortir son appareil photo et tenter de vendre quelques clichés au journal du coin. C’était sa solution de secours en attendant de trouver quelque chose de mieux, et pour l’instant, c’était bien suffisant.

Le brun se baladait donc dans les rues de la ville, son appareil en main, guettant le bon moment pour prendre la photo idéale. Et oui, c’était long. Du moins, ça pouvait le paraître. Lui qui avait toujours adoré prendre des photos, ce temps passé à chercher la bonne scène et le bon angle ne le dérangeait guère, bien au contraire. Et il venait justement de trouver son cliché parfait de la journée. Une façade, légèrement délavée, fortement décorée par des gravures délicates avec une énorme porte en bois qui semblait venir d’une autre époque. particulièrement détonnant dans les rues de cette ville qui semblait si récente. Et en réalité, ça lui rappelait un peu New York et ses vieux bâtiments perdus au milieu des nouveaux. C’était exactement ce qu’il cherchait.

Il prit alors son cliché, baissant ensuite son appareil, ce qui lui permit de voir ce qu’il se passait autour. C’est là qu’il se rendit compte qu’une jeune femme rousse le regardait avec ce qui lui semblait être des yeux exorbités. Oh, malaise.

“Ne vous inquiétez pas, c’était le bâtiment juste derrière vous que je prenais en photo. C’est pour le journal local.”

Et sans doute le seul journal qu’il y avait dans ce monde, de toute manière.

 Ce monde avait bien des surprises en stock, mais Peter était heureux de retrouver quelques petites choses familières. Certes, il ne se trouvait plus à New York, mais certaines des rues de cette ville lui rappelaient celle au sein de laquelle il avait grandi. Ça avait un petit côté rassurant au milieu de tout ce bordel depuis qu’il était arrivé ici. Enfin, la présence de Gwen avait aussi eu un côté rassurant, mais c’était différent. Elle avait beau être présente, ce changement de quotidien restait tout de même assez pesant. Encore plus avec la perte de ses pouvoirs. Peter se retrouvait face à un retour à la réalité et à la normalité assez violent et contraignant. Pas qu’il avait le syndrome du super-héros et qu’il se pensait au-dessus de tout le monde, bien sûr que non. Mais son plus gros problème était bien qu’il ne pouvait plus aider personne, justement, et ça, c’était frustrant.

Prendre des photos et les vendre au journal local était donc son seul moyen de faire quelque chose d’un peu utile durant son temps libre. Et vu qu’il détestait rester assis dans son coin sans rien faire, il s’y attelait autant qu’il le pouvait. Au bout d’un moment, il n’aurait sans doute plus rien à prendre en photo, mais il aviserait sans aucun doute à ce moment-là. Enfin, si déjà il arrêtait de faire peur aux gens, comme c’était le cas avec cette jeune femme, quand il prenait des photos. Loin de lui l’idée de passer pour un voyeur malsain et extrêmement malaisant, en plus. Mais heureusement pour lui, elle n’avait pas l’air de mal le prendre et de s’offusquer. Même si sa réponse était plutôt étrange. Et une perche tendue pour que le côté idiot de Peter ressorte un peu.

“Euh… C’est un prof dans Harry Potter ça, non?”

En tout cas, c’était le seul Remus Lupin dont il avait déjà entendu parler. Après, peut-être qu’il était totalement à côté de la plaque et que c’était un personnage historique, ou quelque chose de ce genre. Ce qui était fort probable, si on lui demandait son avis. Après, il ne connaissait pas toutes les us et coutumes de ce monde, ça prendrait sans doute du temps.

“Je m’appelle Peter. Peter Parker.”

Comme ça, elle connaissait son nom et elle ne risquait pas de continuer à le prendre pour quelqu’un d’autre et à chercher dans les tréfonds de sa mémoire. C’était sans doute mieux, sinon cette conversation allait continuer à être malaisante, parce qu’il était certain de ne l’avoir jamais vu. Une jolie rousse comme ça, il aurait quand même eu du mal à l’oublier, on va pas se mentir.

 Cette conversation était vraiment étranger, il doit bien l’avouer. Après, en était-il étonné? pas vraiment. Peter avait bien compris que ce monde était plein de surprises, rien que le fait d’avoir retrouvé Gwen en était la preuve d’ailleurs. Alors non, il n’était pas plus étonné que ça de se retrouver face à quelqu’un qui semblait connaître les personnages d’Harry Potter. Et par connaître, il n’entendait pas seulement avoir vu les films hein. Genre connaitre, connaitre quoi. C’était fou, et vraiment fascinant si on lui demandait son avis. Lui qui avait toujours été persuadé -et avait pendant des mois espéré- que le multivers existe, autant dire qu’il n’était pas déçu. Avec un peu de chance, peut-être que prochainement il allait croiser des personnages de Star Wars. Oui, c’était son côté geek qui ressortait, mais il fallait peut-être qu’il se calme un peu, c’était sans doute mieux pour tout le monde.

“Non non, Harry Potter, c’est son fils.”

Mieux valait qu’il évite de balancer que James était mort, sans doute. Surtout qu’il ne savait pas qui elle était, et que son prénom ne l’éclairait pas plus sur la question. Ben quoi? Il n’avait vu que les films, et il y a très longtemps en plus, on ne pouvait pas lui en vouloir. Et sincèrement, il avait eu bien d’autres choses à faire entre temps, entre son deuil qui ne s’était jamais vraiment fini et son arrivée dans ce monde. C’était compliqué, et ça l’était toujours un peu, quand on regardait bien. Il ne savait pas vraiment où se positionner au milieu de tout ça, maintenant qu’il n’avait plus ses pouvoirs, qu’il n’était plus la petite araignée sympa du quartier. Et puis Gwen… Bref, c’était loin d’être simple.

“Ravi de vous connaitre.”

Et d’avoir une conversation à peu près normale avec quelqu’un, ce qui ne lui était pratiquement pas arrivé depuis qu’il avait débarqué ici. Et cette absence de normalité l’inquiétait un peu. Un rien l’inquiétait, en réalité, encore plus depuis qu’il avait retrouvé Gwen. Même s’il était heureux de la revoir, bien évidemment, il ne pouvait s’empêcher de se dire que ses ennemis pouvaient potentiellement être de retour, eux aussi. Et il n’avait pas grandement envie de ça, surtout pas de revoir Harry. Osborn, pour le coup. Il ne savait pas de quelle façon il pourrait réagir à ça, mais il était certain de ne pas rester très calme. Le revoir réveillerait sans aucun doute ses vieux démons.

“J’en sais rien, pour être totalement honnête. Tout ce que je sais, c’est que je me baladais dans la rue, dans mon monde, et pouf! Je me suis retrouvé ici sans trop comprendre ce qu’il se passait. Et vous?”

Maintenant qu’il y était, autant faire la conversation, non? Puis elle avait l’air gentille. Ouais, ok, Peter savait très bien que les apparences pouvaient être trompeuses, mais laissez le un peu espérer quand même.

 Ouais, c’était ultra bizarre comme bail. Mais Peter n’en était pas vraiment étonné. En fait, avec ce monde, il s’attendait à peu près à tout et n’importe quoi. Et ce n'était pas forcément quelque chose de rassurant. Autant il pouvait y avoir des choses positives, mais le négatif, ça pouvait faire du dégât. Et le dégât, il l’avait déjà assez bien subi, si on lui demandait son avis. Même si Gwen n’était présentement plus morte, il n’avait pas oublié tout ce qu’il avait enduré. La douleur avait été tellement intense qu’il ne pourrait clairement jamais l’oublier. Et c’était sans aucun doute à cause de ce vécu douloureux qu’il pouvait comprendre ce que la jeune femme en face d’elle pouvait bien ressentir. Un espoir, qui s’était envolé, de retrouver quelqu’un à qui elle tenait. C’était loin d’être facile, et c'en était d’autant plus difficile que ça donnait l’impression de perdre cette personne une fois de plus.

“Oui. Après peut-être que les parents du James que vous connaissez étaient des grands fans d’Harry Potter et qu’ils l’ont appelé comme ça.”

C’était la seule explication logique qui lui était venue à l’esprit, c’est vrai. Même si ça n’expliquait pas tout, bien entendu. Mais ce monde était tellement étrange, chercher une explication logique n’était sans doute pas la meilleure des solutions non plus. Et Peter n’avait aucunement envie que la jolie rousse ne prenne peur, aussi. C’était déjà pas évident de vivre dans un autre monde, se rajouter des angoisses n’était clairement pas quelque chose de nécessaire.

“Savoir quoi?”

Il ne voyait pas trop où elle voulait en venir, mais il ne trouvait pas cela bizarre pour autant. L’homme-araignée avait aussi ces phases de temps en temps, quand il réfléchissait en même temps qu’il était en train de parler. Il n’y avait que Gwen qui était vraiment habituée à cette part de sa personnalité. C’était pas évident en même temps de le suivre parfois, mais ce n’était pas totalement impossible non plus. C’était sans doute une question d’habitude.

“Il parait qu’on a tous un sosie quelque part dans le monde.”

Il avait lu ça quelque part, il ne sait trop où. Alors dans un univers où plusieurs univers se réunissaient, c’était sans doute encore plus vrai. Ils avaient même sans doute plusieurs sosies d’ailleurs, et Peter trouvait ça particulièrement intéressant. Plusieurs versions de lui-même physiquement parlant, avec pas du tout le même caractère, ni la même vie. Sociologiquement parlant, ça devait être super intéressant, même s’il n’était pas très sociologie de base. Son truc c’était plus les sciences dures, en même temps. Et même s’il ne reniait pas l’aspect scientifique des sciences humaines, il n’y avait jamais compris grand chose, malheureusement.

“Oh whoa, deux ans! Oui, je comprends… C’est pas simple de se retrouver dans un environnement qui ne nous est pas familier, encore moins quand on s’inquiète pour quelqu’un, comme c’est votre cas.”

Il lui proposerait bien de l’aider à retrouver son frère, mais il n’était pas certain que Marlene accepterait. En même temps, ils ne se connaissaient que depuis quelques minutes, et il avait peur que ça paraisse bizarre. Ce qui ne l’empêcherait cependant pas de faire ses petites recherches sous le masque de Spider-Man, bien évidemment. Ce genre de mission lui tenait à cœur, surtout quand il pouvait sauver des vies. Et même s’il ne savait pas s’il y avait une vie à sauver, il y avait au moins une personne qui avait besoin d’être rassurée. C’était déjà une mission en soi.

“Ne vous inquiétez pas. Si vous avez besoin d’une oreille attentive, je veux bien me porter volontaire.”

Il n’avait pas grand-chose d’autre à faire de toute façon, et puis ses photos pouvaient attendre. Il ne devait les rendre que demain, donc il avait encore le temps. Puis Gwen lui remontrait sans aucun doute les bretelles s’il laissait une fille mal dans la rue comme ça. Sans parler du fait que ça ne lui ressemblait pas d’agir de cette façon.

 Sans doute que ce début de conversation n’irait pas plus loin. En même temps, il n’y avait pas grand-chose à en dire, quand on y regardait bien. Ce monde était, à leur plus grand malheur, remplit de mystères dont aucun d’entre eux n’avait les réponses. Et sans doute ne les auraient-ils jamais d’ailleurs. De quoi titiller l’esprit scientifique de Peter qui détestait par-dessus tout ne pas trouver une réponse cohérente aux mystères qui se présentaient à lui. Mais il avait fini par apprendre à laisser couler, à comprendre que, malheureusement, tout n’avait pas son explication logique, irréfutable, et que l’univers garderait toujours certains de ses mystères bien cachés dans ses bagages. Peut-être qu’un jour ils obtiendraient des réponses à leurs nombreuses questions, mais ce n’était pas aujourd’hui que ce serait le cas.

« Un des nombreux mystères de ce monde, sans doute ! »

Le plus gros pour lui était sans aucun doute que ce monde lui avait ramené sa Gwen, bien vivante, comme si elle n’était jamais tombée du haut de ce clocher. Il n’y avait d’ailleurs pas cru au premier abord. Vu qu’il était encore ivre d’une bonne dizaine de verres de vodka quand il l’avait revu, évidemment, il avait cru que son imagination lui avait joué un sale tour. Jusqu’à ce qu’il réalise que ce n’était pas le cas, et qu’elle était vraiment là. Une chance qu’il ne pensait pas avoir un jour et qu’il chérissait particulièrement depuis ce jour. S’il devait abandonner son monde pour être avec l’amour de sa vie, ce n’était pas un énorme sacrifice en soi.

« Dites toujours. Les hypothèses les plus dingues, c’est souvent mes préférées. »

Et Marlene lui semblait être loin d’être idiote, en plus de cela. Peter avait grandement l’impression de se trouver face à une femme dont l’intelligence ferait pâlir certains hommes fins d’esprits qui se pensaient au-dessus de tout. Peut-être même qu’elle pourrait le faire douter de sa propre intelligence, c’était loin d’être impossible. Gwen lui faisait déjà cet effet à certains moments, et il ne l’en aimait que davantage. Elle avait été majeure de leur promo, après tout, juste devant lui. Et puis, il n’était pas le genre d’homme à renier que beaucoup de femmes avaient fait évoluer le monde dans l’ombre. Il les admirait d’ailleurs grandement pour ça.

« Il est du genre à éviter de se fourrer dans les ennuis ? »

Tout le contraire du petit brun ici présent, en soi. Les ennuis, c’était un peu devenu sa spécialité depuis qu’il s’était fait mordre par une araignée. Même s’il ne les avait pas énormément rencontrés depuis qu’il était arrivé ici. Il faut dire qu’être dépourvu de ses capacités l’avait grandement aidé à calmer ses ardeurs de super-héros. Surtout qu’il ne voulait pas reproduire les mêmes erreurs que par le passé. Il voulait faire les choses bien ici, sauver le plus de monde possible. En particulier ceux qui lui étaient chers.

« Si toutes les épines étaient aussi sympathiques que vous, j’irais m’en planter dans les pieds plus souvent, vous savez. »

C’était sa façon de renchérir sur le fait qu’il pouvait être une oreille attentive, au besoin. Il ne savait que très bien ce que c’était de garder les choses pour soi. Peter l’avait expérimenté pendant de nombreuses années, après la perte de Gwen, et ça n’avait pas été très concluant. Il s’était renfermé sur lui-même, était entré dans une routine dangereuse qui avait plus contribué à le détruire à petit feu qu’à réellement l’aider à surmonter ses pertes. C’était loin d’être une réussite, alors s’il pouvait aider quelqu’un à ne pas entrer dans cet engrenage, il le ferait sans hésiter une seule seconde.

Ce monde avait sans aucun doute son petit humour bien à lui, c’était certain. Enfin, en partant du principe que tout n’était pas due au hasard et qu’il y avait une entité quelconque derrière tout ça qui gérait le tout à sa guise. Et vu que Peter n’était pas forcément très croyant… Enfin, disons que si Dieu existait, il avait un peu décidé de s’acharner sur lui, donc il préférait se dire qu’il n’existait pas. Ce qui était sans doute un raisonnement débile aux yeux de certains, mais pour lui, c’était assez évident. A moins que les écrits bibliques soient un total ramassis de mensonges et qu’en réalité Dieu était un putain d’enfoiré. Ce qui était possible aussi en soit, mais le brun préférait se dire que personne ne contrôlait son destin, c’était quand même plus rassurant.

« C’est possible… Mais dans ce cas lequel d’entre nous est en train de rêver ? A moins que ce soit un rêve collectif ? »

Cette théorie était intéressante, peut-être à pousser un peu plus. De toute manière, ils n’avaient pas vraiment moyen de la vérifier. A part justement établir des théories, c’était tout ce qu’ils pouvaient faire, et c’était bien ça qui était frustrant, au final. Si Peter pouvait mettre la main sur un laboratoire, peut-être qu’il pourrait pousser les choses un peu plus loin et faire des tests. Mais là encore, c’était un peu difficile de savoir où il devait commencer. Il y avait beaucoup d’éléments à prendre en compte, sans doute beaucoup trop de pistes. Et il faudrait probablement plus d’une vie pour élucider tout ce mystère.

« Ah, je vois ce que vous voulez dire… J’ai aussi un peu tendance à me retrouver dans des situations qui me dépassent. »

Comme se faire mordre par une araignée, par exemple. Et encore, c’était l’exemple le plus gentillet de tous, mais il n’allait sans doute pas partager ses déboires avec Marlene. La pauvre, elle s’enfuirait sans doute en courant face à autant de poisse. Et le pire, c’est qu’il la comprendrait totalement. Gwen aussi aurait dû fuir d’ailleurs, mais non, elle était toujours là.

« Dites-vous que ceux qui ne le pensent pas sont juste débiles. »

En tout cas, ils ne méritaient pas d’avoir son attention. Peter avait été sincère dans ses parles. Marlene lui paraissait réellement être de bonne compagnie, et la conversation qu’ils avaient était plutôt intéressante. Ce qui avait été plutôt rare pour lui, ces derniers temps. Il faut dire qu’il ne s’était pas trop mêlé au monde, depuis son arrivée. Peut-être qu’il devrait changer ça.

Oh qu’il aimerait un jour pouvoir découvrir les mystères de ce monde, le pourquoi du comment ils étaient tous ici, et surtout de quelle manière tout cela avait bien pu arriver. Peter était de nature curieuse, et évidemment, il se doutait bien que cette réponse n’était clairement pas à porter de main. D’ailleurs, il y avait très peu de chance pour qu’ils la trouvent un jour. Du moins leur génération. Après tout, les mystères de son propre univers n’avaient pas été encore découverts. On avait mis plusieurs siècles à se rendre compte que la terre était ronde et non plate, encore plus à pouvoir enfin voyager sur la lune, et tout un tas de planètes attendaient encore d’être découvertes. Il leur faudrait sans aucun doute plusieurs générations pour découvrir les mystères de ce monde. Mais théoriser tout cela était tout de même intéressant.

« C’est une bonne supposition. J’y rajouterait même qu’il y a peut-être une intelligence artificielle qui relie tout ça, qui nous relie tous ici. A moins que la magie entre en jeu. Ou peut-être un mélange des deux ? »

Après tout, si le monde d’Harry Potter existait, tout était possible. Et ça rendait la chose encore plus excitante de savoir que la magie existait. Même si Peter avait déjà envisagé cette possibilité, bien entendu. Après tout, si une araignée radioactive pouvait lui donner des super-pouvoirs, pourquoi est-ce que ce serait dingue de supposer que la magie existait ? Surtout quand les univers se mélangeaient, comme ça pouvait être le cas ici. Et que certains d’entre eux avaient visiblement des points communs, en dehors de leur apparence. Peut-être qu’il existait un kit de base et qu’ils avaient chacun évolué à leur manière dans leur monde, tout en ayant les mêmes tempéraments. Et Peter était bien placé pour savoir qu’une rencontre pouvait absolument tout changer dans une vie. C’était ça qui faisait leur différence, sans doute.

« On peut dire que j’ai la tête de l’emploi, en même temps. »

Même s’il essayait toujours de faire au mieux, bien évidemment. Mais avec on envie de sauver tout le monde, bien sûr qu’il se retrouvait régulièrement dans les ennuis. Même si ça s’était fortement limité, ces derniers temps. Ce monde n’avait pas encore eu l’occasion de lui jouer des mauvais tours pour l’instant, même s’il ne doutait pas que cela finirait bien par arriver. N’allons pas provoquer le karma.

« Qui peut rivaliser contre le destin de toute manière, hein ? »

Mis à part un univers qui pouvait visiblement ramener des gens à la vie, on s’entend. Et Peter n’allait clairement pas s’en plaindre, même s’il s’attendait à tout moment à se prendre le revers du bâton en pleine tronche. Il était bien placé pour savoir que rien n’était gratuit, qu’il y avait toujours des conséquences, bonnes comme mauvaises. Jouer avec la vie et la mort, c’était jamais la meilleure solution, après tout.

Mélanger science et magie ne lui paraissait plus si dingue aujourd’hui. Après tout ce par quoi il était passé, Peter avait clairement un regard beaucoup plus étendu sur le monde maintenant. Ou les mondes, ce serait sans doute plus exact. Comme si rien n’avait vraiment de limite, en réalité, et c’était sans doute le cas. Ce qui rendait sans doute les choses beaucoup plus compliquées et les possibilités également beaucoup plus nombreuses. L’hypothèse que l’araignée venait d’émettre n’en était qu’une parmi une infinie de possibilités. Et heureusement que Marlene approuvait cette hypothèse, sinon il serait parti dans tout un tas d’autres théories, et ils en auraient eu pour la journée.

« On va la garder sous le coude alors. »

Et ils étaient rapidement passés à une autre, en parlant des personnes qui pouvaient bien se ressembler. Ce qui n’était pas vraiment quelque chose d’étonnant, en réalité. Après tout, il y avait bien cette rumeur qui courrait depuis aussi longtemps qu’il s’en souvenait que tout le monde avait un sosie caché quelque part dans le monde. Alors pourquoi n’en serait-il pas de même à travers les différents univers existants ? C’était logique, quand on prenait du recul.

« Sans doute, oui. Au moins ça vous dépayse pas trop. »

Enfin… Tout était relatif. Peter ne serait jamais la personne que Marlene a connue et cela, malgré les ressemblances qu’ils pouvaient avoir. Mais disons que ce genre de petits détails pouvait peut-être donner un peu d’espoir dans certaines situations. Du moins, il espérait que ça irait dans ce sens plutôt que l’inverse. Marlene lui semblait être une bonne personne, alors s’il pouvait lui donner un peu d’espoir, il était carrément partant.

« Peut-être oui… J’avoue que je ne me suis jamais vraiment posé la question. »

Ou qu’il n’avait pas eu envie de se la poser, plutôt. Avec toutes les choses qui lui étaient tombées sur le coin du nez, l’idée de destin qu’on traçait soi-même n’était pas l’hypothèse qu’il préférait. Parce qu’il n’avait pas choisi de perdre son oncle, ni de perdre Gwen. Ça lui était tombé dessus d’une façon tellement violente qu’il avait toujours du mal à s’en remettre. Et qu’il n’était pas certain de pouvoir y arriver un jour.

« Quoi ? »

Il avait baissé les yeux sur son bras pour y découvrir un tatouage qu’il n’avait pas quelques minutes plus tôt. Et qu’il n’avait jamais eu d’ailleurs. Ce n’était pas dans ses projets de se faire graver la peau à vie. Et il pensait que c’était une mauvaise blague, sauf qu’il avait beau frotté, ça ne partait pas.

« Eh, par contre, je suis pas d’accord de me faire tatouer sans mon accord, c’est quoi ce délire ? »

C’était moche en plus, vraiment, du mauvais goût. Pas question qu’il se trimbale ça pour le reste de sa vie, il n’en était même pas question.

Peter partait d’un principe simple: ils étaient tous dans la même galère. Enfin, de ce qu’il avait cru comprendre, il y avait quand même certaines personnes qui étaient nées et qui avaient grandi ici. Mais pour la majorité des personnes qu’il avait croisées, elles étaient dans le même cas que les deux protagonistes ici présents. C’est-à-dire qu’ils s’étaient retrouvés là sans vraiment l’avoir décidé et qu’ils devaient faire avec. Ce qui était loin d’être simple dans un monde inconnu, bien différent du nôtre, et encore moins quand on perdait tout repère. Mais Marlene avait l’air de plutôt bien s’en sortir malgré tout, même si ce n’était pas toujours facile, bien évidemment.

« Je suppose que les différents types de personnes sont un peu présents dans n’importe quel monde. »

La conversation aurait pu continuer sur cette lignée sympathique, mais visiblement, ce monde n’en faisait qu’à sa tête. Enfin, Peter le supposait en tout cas, parce que dans ses derniers souvenirs, il ne s’était jamais rendu dans un salon de tatouage. Et même si cela avait été le cas, il ne se serait pas tatoué un truc aussi moche et visible. Au niveau de l’identité secrète qu’il était censé conservé, si son costume était abîmé et que cette chose devenait visible, ça n’aurait pas été super pratique. Même si, dans ce monde, ça n’aurait sans doute pas eu le même impact. Enfin, il le supposait en tout cas. Comme beaucoup de choses concernant ce monde, au final. Tout n’était que suppositions multiples sans véritables réponses pour l’instant.

« Hein? Non ! La seule baguette que j’ai jamais eu c’est celle que j’allais chercher pour ma tante à la boulangerie quand elle en avait besoin. Ce serait un peu bizarre, un Mangemort sans pouvoirs magiques, non? »

Il tentait la carte de l’humour, sans être véritablement certain qu’elle fonctionne, mais bon. Avait-il vraiment le choix, au final? C’était un peu sa parole contre ce qu’il y avait sur son bras, et c’était sans doute un peu léger. Mais Peter n’était pas un menteur. Enfin, si on excluait les mensonges par omission pour cacher son identité secrète évidemment. Mais c'était différent. Et il n’avait pas gardé le secret avec tout le monde. Gwen avait été au courant dès le début, même si ça ne lui avait pas vraiment réussi. Mais c’était encore une autre histoire dont il n’avait pas véritablement envie de parler.

Cette histoire de marque ne plaisait pas à Peter. Se retrouver avec un truc sur la peau qu’il n’avait pas demandé, c’était clairement pas son délire. Surtout qu’il n’avait jamais voulu avoir de tatouage, et même s’il changeait d’avis un jour, ce n’était clairement pas son style. Il avait beau adorer l’univers d’Harry Potter, ce serait plus les reliques de la mort son délire. Enfin, ce n’était sans doute pas le moment d’entrer dans ce genre d’argumentaire. Peter avait beau être un sacré blagueur, il savait tout de même à quel moment il devait s’arrêter. Et c’était justement le bon moment.

« J’en sais rien, depuis à peu près cinq minutes, je dirais. C’est pas de mon fait. »

Et il espérait que c’était juste du marqueur indélébile qui partirait avec un bon coup de javel. Bon, ce n’était pas ce qu’il y avait de mieux pour la peau mais au grand maux les grands remèdes, n’est-ce pas? Il avait d’ailleurs essayé de frotter mais il n’y avait rien à faire. Ça ne partait pas, et c’était très agaçant.

« Oui, tu sais le truc où on vend du pain et des pâtisseries. T’aurais pas un sort pour enlever ce truc par hasard? »

Après tout, elle était une sorcière. Elle avait peut-être un sort dans la poche ou une potion qui pourrait l’aider. Quelque chose qui le débarasserait de ce truc qu’il n’avait pas envie d’avoir. Peter était prêt à tout tenter, vraiment. Tout et n’importe quoi. Tant qu’il gardait son bras, en tout cas. Il n’était pas non plus complètement fou.

Essayer de trouver ce qui avait pu provoquer l’apparition de cette marque sur son bras était sans doute comme chercher une aiguille dans une botte de foin. Comme les nombreux mystères de ce monde, d’ailleurs. Peter ne s’y trouvait pas depuis très longtemps, mais les questions qu’il se posait étaient déjà très nombreuses. Rien que le fait d’avoir retrouvé Gwen relevait du miracle, donc à partir de ce moment-là… Ouais, ça rendait les choses forcément bien plus complexes qu’elles n’en avaient l’air.

« Je crois qu’il existe bien plus de sorts dans ce monde que dans le vôtre. Avec tous les univers qui se rejoignent, ça rend les possibilités infinies. »

Ce qui rendait le problème bien plus gros qu’il n’en avait l’air. Peter sentait qu’il allait galérer à se débarrasser de ce truc, en partant du principe qu’il finirait par y arriver. Et il l’espérait, sincèrement. C’était vraiment pas sa came de se faire tatouer. Et en vérité, il ne savait même pas que c’était possible. Enfin… Avec ses capacités, en tout cas.

« Ah non, ça existe vraiment. C’est même très courant. »

Enfin, ils n’allaient pas passer leur temps à comparer leurs différents mondes, ça ne les mènerait pas à grand-chose. D’ailleurs, Marlene était déjà en train de réfléchir à un moyen de le débarrasser de cette marque. Et pendant qu’elle était en pleine réflexion, une idée surgit soudain dans l’esprit de Peter.

« Et un sort de guérison? C’est rien qu’un tatouage, on est d’accord? Et un tatouage, c’est techniquement une plaie ouverte. Donc si on force la cicatrisation, ça pourrait le faire partir. »

Il n’était pas sûr de ce qu’il avançait, mais c’était la seule idée qui lui venait à l’esprit. Et elle lui convenait beaucoup mieux qu’un sort de dissimulation qui risquait de le faire disparaître. Ça allait tout de suite être plus compliqué de se rendre au travail ou de faire n’importe quoi d’autre d’ailleurs si personne ne pouvait le voir.

En toute honnêteté, Peter aurait préféré avoir tort sur ce coup-là. Multiplier les possibilités en les rendant infinies, ça multipliait également la possibilité de problèmes que chacun d’entre eux pouvaient affronter dans ce monde. Ce qui était très loin d’être rassurant, surtout pour lui qui avait déjà son lot de casseroles sur les bras. Mais il espérait également que la multiplication des mauvaises choses s’accompagnait également de la multiplication des bonnes. Il partait du principe qu’il fallait garder un certain équilibre pour que les choses tiennent en place. Un monde ne pouvait pas être totalement bon ou mauvais à ses yeux. Ce n’était jamais noir ou blanc, il y avait toujours des nuances de gris.

« Oui ! Si tu veux je t’en ramènerais, tu verras, c’est super bon ! »

Enfin, du moins, quand son problème sera réglé. Ça lui ferait plaisir de ramener à Marlene quelque chose d’une boulangerie pour la remercier. Autant dire qu’il ne pensait pas nouer un jour une amitié de cette façon, mais Peter ne s’attendait pas forcément non plus à se retrouver projeté dans un autre monde alors… Il faisait avec ce qu’on lui donnait, et ça lui convenait très bien.

« Allons-y alors, je te fais confiance. »

Et il ne disait pas ça seulement parce qu’il n’avait pas le choix. Peter lui faisait réellement confiance. Il avait l’intime conviction que Marlene était quelqu’un de bien et qu’elle ne serait pas capable de faire du mal à une mouche. Les apparences étaient peut-être trompeuses, il était d’ailleurs bien placé pour le savoir. Mais il était prêt à prendre le risque. Sauf qu’il ne s’attendait pas forcément à ce que ce sortilège soit aussi douloureux. Il avait comme une sensation de brûlure dans le bras qui lui avait arraché une grimace. Peut-être que cela voulait dire que ça fonctionnait.

« Alors, ça donne quoi? »

Il avait fermé les yeux pour contrôler la douleur et n’avait pas osé les rouvrir pour constater ce qu’il s’était passé. Peter n’était pas du genre peureux, mais il était encore en train de prier pour que ça ait fonctionné. Alors qu’il n’était pas spécialement croyant non plus, mais bon.