Mothers know best — Mia

Sérieusement, c'était quoi cette merde ? Tu n'étais pas vraiment à l'aise avec tout ce qui touchait à ta petite princesse. Pour être honnête tu aurais probablement pu comprendre un peu mieux cet objet infernal si ça avait été un instrument de torture. Grace dans son porte bébé, tu tentes de déplier cette poussette de malheur. Sérieusement, qu'est-ce que tu ne ferais pas pour elle ? Pas grand chose. Elle n'a encore que quelques mois et pourtant elle est ton trésor. Tu ressens tout un tas de choses pour elle, des sentiments que tu n'aurais jamais soupçonné pouvoir un jour avoir pour qui que ce soit. Ca s'est tout naturellement créé et c'est en devenant mère que tu ne peux que ressentir plus de rage contre celle qui t'as élevée. Parce qu'elle avait tué la famille que tu aurais pu avoir et surtout parce qu'elle ne t'avait pas donné tout ce dont tu avais eu besoin pour t'épanouir. C'était en grande partie par sa faute que tu étais un peu barré et que certaines normes pourtant évidente pour tous n'étaient pas du tout les tiennes. Comme par exemple le fait qu'un enfant ne doit pas venir en mission avec sa mère. Evidemment ça, tu n'en avais rien à foutre, tu pouvais faire du bon boulot tout en protégeant ta fille et éviter de la confier à une baby-sitter peut-être complètement dingue, peut-être même plus que toi. Si ton expérience de vie t'avais bien appris quelque chose c'était de d'abord compter sur toi avant de faire confiance à une nouvelle personne. Il était hors de question pour toi de devenir la parfaite mère au foyer ou que Diego se prive de liberté pour s'occuper de Grace. Vous étiez tous les deux des individus en plus d'être des parents et tu espérais pouvoir conserver ce quotidien atypique que vous aviez tous les deux. Cette vie était désormais la votre et tout ce que tu pouvais faire c'était l'accepté et aller de l'avant avec tes doutes et des incertitudes. Oh bien évidemment tu n'avais aucun doute concernant Diego ou Grace à proprement parlé, c'était de toi que tu doutais, tu n'avais jamais eu de réelles relations en plus de ne jamais avoir eu de mère sur laquelle tu aurais pu prendre exemple pour en devenir une meilleure.

Putain de bordel à couilles ! Sérieusement ça te gonfles cette histoire de poussette et ton dos commence à en avoir assez de ce porte-bébé. Parce que depuis les premiers jours, tu avais utilisé le porte-bébé pour trainer ton petit bout partout, en courses, en mission, au parc, à la maison. C'était autant pratique que fatiguant d'avoir les mains de libres. Alors tu avais investies dans une poussette et bien que Diego t'aie prévenue sur la complexité de la chose, tu ne t'attendais pas à devoir faire appel à un maître en l'art du dépliage pour pouvoir commencer à l'utiliser. Sérieusement, tu connaissais tout un tas de méthodes pour tuer une personne et faire passer ça pour une mort naturelle, mais tu n'arrivais pas à vaincre un ennemie si fragile fait de plastique... Tu te sentais un peu con sur ce coup-là.

- Merci, je suis à de doigts de l'éclater.

Ce n'est qu'à moitié vrai. La dernière fois qu'un objet a eu l'audace de te résister, tu l'as frappé en boucle contre un banc public en l'insultant de tous les noms. Là, tu n'aurais peut-être pas eu la foi de le faire, vivant comme un échec de ne pas avoir réussis un élément aussi basique de ta vie de maman. Toi et tes insécurités sérieux... La blonde qui était venue à ton secours avait au moins réussis pour de vrai.

- Merci. Tu veux bien me remontrer comment tu as fait ? Je n'ai pas très envie d'avoir besoin de faire appel à quelqu'un d'autre à chaque fois que je voudrais sortir avec la petite.

Il faut avouer que compter sur les autres n'est pas vraiment dans ta nature. Tu as bien fini par te faire à l'idée que Diego est ton partenaire et que tu peux te reposer sur lui, mais même là ça reste assez compliqué pour toi qui n'a généralement eu pas d'autre choix que de te débrouiller majoritairement seule.