[ Flashback ] A day without you is like a year without rain. + Jane

Caché sous sa couverture, Michael Wheeler essayait encore de trouver la force de sortir de son lit. Depuis qu’il était ici, les choses étaient vraiment difficiles pour lui. Noyé sous la culpabilité d’avoir abandonné ses amis et d’avoir abandonné l’amour de sa vie, pour Mike, il était vraiment difficile d’accepter de vivre une nouvelle vie, loin d’Hawkins, loin de Dustin, Luca, Will et surtout loin d’Eleven. Le jeune homme vivait avec le poids de la culpabilité qui l’oppressait depuis déjà plus d’une année entière. Nancy, sa grande sœur, se donnait pourtant beaucoup de mal pour l’aider à essayer de trouver du positif dans tout ça, et depuis peu, il avait aussi trouvé un groupe de parole qui l’aidait énormément avec les angoisses et la tristesse qui le rongeaient. Néanmoins, il y avait encore des jours plus difficiles et parfois le simple fait de sortir de son lit était un combat qu’il ne gagnait pas toujours.

Pourtant, Mike ne cessait de faire des efforts. Il avait fini par trouver un poste dans une boutique de bande dessinée grâce à l’aide d’un des amis de sa sœur, et même s’il n’y travaillait qu’à mi-temps, c’était l’une de ses meilleures raisons de sortir. De plus, il avait enfin fini par convaincre son patron de le laisser mettre en place un club de jeu de rôle, comme celui où il jouait quand il était encore à Hawkins. Toutes ces choses l'aidaient énormément à voir le positif et à essayer de retrouver une routine plus facile. Remuant dans son lit, l’adolescent pris une grande inspiration avant de retirer le drap qui le couvrait. Il fallait qu’il se prépare. Un peu comme un exercice qu’il s’imposait à lui-même, Michael avait décidé de mettre en place aussi des sorties quotidiennes, même les jours où il ne travaillait pas et où il n’avait aucune raison de sortir. Ainsi, il reprenait tout doucement un mode de vie moins sédentaire.

L’eau ruisselait sur le visage du jeune homme. Lentement, il prit le temps de calmer un peu ses angoisses avant de sortir de la douche et d’attraper une serviette à passer autour de sa taille. Sans réfléchir, il attrapa les premiers vêtements propres et à peu près présentables qu’il trouva et les enfila rapidement avant de passer au salon pour saluer sa sœur et la prévenir qu’il sortait. Nancy, un sourire aux lèvres, l’invita à prendre quelque chose pour déjeuner, aussi, malgré qu’il n’ait pas réellement faim, il attrapa un des biscuits que Nancy avait préparé la veille et sortit enfin de leur petite maison. Une parfaite petite maison pour une parfaite petite famille, pensa-t-il alors qu’il s’éloignait doucement de la résidence. Souvent, il se perdait à imaginer ce que sa mère, Karen Wheeler, aurait pu dire si elle le voyait ainsi. Loin d’être l’enfant parfait qu’elle avait toujours désiré, Michael était même plutôt en train de devenir ce qu’elle aurait pu qualifier de problème.  

Avançant sans but précis et sans suivre d’itinéraire précis, le jeune homme finit par se perdre à penser qu’il aurait aimé qu’Eleven soit là. Sa petite amie lui manquait horriblement. S’il culpabilisait encore beaucoup de ne pas avoir réussi à la sauver comme il lui avait promis, Michael n’en était pas moins éperdument amoureux d’Eleven. Pour lui, le monde était vide sans elle. Il avait une fois lu qu’il suffit qu’il nous manque qu’un être pour que tout semble dépeupler et en ce moment, c’était exactement ce que Michael ressentait.

Le manque est sans doute l’une des choses les plus difficiles à vivre. Quand on aime quelqu’un à tel point qu’on a l’impression que cette personne est devenue une part de nous-même, l’absence devient la pire des choses. Ne pas avoir Eleven dans sa vie, c’était pour Mike comme devoir respirer sans oxygène. Il étouffait constamment. Jane Hopper était sa raison de vivre, sa raison de se lever le matin, sa raison de croire qu’un avenir radieux pouvait exister malgré les monstres, les dimensions parallèles et les officiers de police trop protecteurs. Pour elle, le jeune homme aurait pu donner sa vie sans aucune hésitation. Eleven lui manquait tellement qu’il serait prêt à échanger tous ses demains pour un seul hier avec elle. Un peu l’ombre de lui-même, il se sentait aussi impuissant et vulnérable qu’après la disparition d’Elfe quand ils avaient eu à affronter le Demogorgon pour la toute première fois. Vide. Sa vie était vide sans elle. Malgré les efforts, malgré la volonté qu’il plaçait dans le fait de survivre sans l’amour de sa vie, Michael ne pouvait voir autrement le monde. Sans Jane, il avait l’impression que le soleil ne se levait jamais vraiment et que la lune ne brillait jamais.

Errant dans les rues de la ville, il essayait néanmoins de s’occuper l’esprit. Il ne fallait pas que le jeune homme se laisse aspirer par ce tourbillon de noirceur qui semblait vouloir le consumer. Parfois, Michael regrettait de ne pas avoir ses amis auprès de lui. Si Will, Dustin et Lucas étaient là, ils sauraient certainement comment faire pour l’aider à voir les choses autrement et pour l’inciter à espérer le jour où enfin il pourrait être réuni avec celle qu’il aimait plus que tout au lieu de redouter de ne jamais plus pouvoir la revoir. Un soupir lui échappa alors qu’il approchait doucement d’un fast-food. Ce n’était pas réellement le genre d’endroit qu’il avait l’habitude de fréquenter. Quand il était encore dans son univers, il préférait largement la lumière rassurante des bornes d’arcades à l’oppressante luminosité excessive des luminaires dans ce genre de restaurants. Pourtant, aujourd’hui, ces pas l’avaient guidé jusqu’ici comme si c’était son destin de s’y trouver.

Levant le regard vers l’enseigne, Michael eut à peine le temps de s’arrêter, non loin du fast-food qu’il fut presque renversé par une tornade aux cheveux bruns. Ne réalisant pas tout de suite ce qui venait de se passer, Mike essaya d’aider la demoiselle à se redresser. En entendant le son de sa voix, le cœur du jeune homme battit soudainement beaucoup plus fort dans sa poitrine. Il aurait reconnu cette voix parmi des milliers, peut-être même des milliards. Elle était celle qui venait lui chuchoter doucement à l’oreille dans les plus doux de ses rêves et qui l’implorait à l’aide dans ses pires cauchemars. Devant lui, c’était elle. Eleven. Sa douce et tendre Jane. Les larmes montant dans ses yeux, il ne put faire autrement que de serrer la jeune femme dans ses bras quand elle lui sauta au cou. C’était comme vivre un rêve éveillé. Il avait tant de fois réfléchit aux mots qu’il pourrait dire quand il la reverrait, et pourtant, il était comme paralysé par le choc, le bonheur, et l’amour.

« Je t’aime. »

Trois petits mots qui étaient sortis tout seul. Trois petits mots qu’il avait tellement retenu par le passé et qu’il s’en voulait tant de ne jamais avoir prononcé. Si ce n’était sans doute pas la meilleure des choses à dire après autant de temps sans sa tendre et douce bien aimée, ce fut la seule qu’il réussit à dire. Un peu comme si l’image de Jane ne pouvait être que de la fumée qui disparaîtrait entre ses bras s’il finissait par la relâcher, Mike avait la sensation qu’il ne pourrait plus jamais les prononcer s’il ne le faisait pas maintenant.

« Elfe, je…» Commença-t-il sans être certain de ce qu’il allait dire. « Tu m’as tellement manqué. J’ai eu si peur de ne jamais te revoir. Je suis tellement heureux que tu sois là, avec moi. »

Trois mots, c’est à la fois si peu et tellement. Trois mots qu’il avait rêvé de prononcer des centaines de fois. Trois mots qu’il avait égoïstement gardés pour lui de peur de ne pas être à la hauteur, de ne pas être suffisant ou de juste ne pas être le bon. Trois mots qu’il avait tant regretté de ne pas avoir prononcés quand il le pouvait encore. Trois mots qui tournaient en boucle dans sa tête depuis que l’amour de sa vie l’avait pris dans ses bras. Trois mots qu’il ne pouvait plus retenir, trois mots qui étaient finalement que trop peu pour refléter la nature profonde et sincère de tout l’amour qu’il ressentait pour Jane. Trois mots qu’il voudrait pouvoir lui répéter encore et encore jusqu’à ce qu’il n’ait plus la capacité de parler. Trois mots qui étaient plus parfaits et bien mieux que tout ce qu’il aurait pu dire d’autres. Trois mots, un je t’aime et son cœur bondissait que plus fort dans sa poitrine. Trois mots qui lui donnaient le tournis, qui faisaient danser les papillons dans son ventre et qui réchauffaient sa poitrine quand il y pensait.

Un sourire sur ses lèvres, Michael osait à peine bouger. S’il l’avait pu, il n’aurait même pas cligné des yeux de peur que s’il le faisait, la jeune femme ne soit plus là quand il les rouvrirait. Sous ses pieds, il redoutait que la terre ne s’ouvre sur les enfers - qu’il n’a pas connu dans son univers mais qu’il était certain qu’il pourrait trouver ici - pour lui arracher à nouveau sa douce et tendre Eleven. S’il l’avait desserré son étreinte, ce ne fut que pour plonger son regard dans celui de Jane et s’assurer qu’il n’était pas en train de rêver une fois de plus à ce moment magique où enfin ils seraient réunis. Enfin ensemble, pour toujours, sans que plus rien ne puisse venir leur faire du mal. Ici, peut-être qu’aucune créature maléfique ou scientifique fou ne pourrait lui enlever son Elfe qu’il aimait tant. Sa magicienne, son héroïne, son monde entier. Les pensées se bousculaient beaucoup trop vite dans l’esprit de Michael qui reprit Eleven dans ses bras aussitôt qu’il sentit la jeune femme revenir vers lui. Il avait tant de choses à lui dire, tant de questions…

« Est-ce que ça fait longtemps que tu es là ? Est-ce que tu vas bien ? Est-ce que tu es heureuse ? Qu'est ce qu’il s’est passé après qu’on t’ait emmené loin de moi ? Si tu savais, Eleven, comme je suis désolé de ne pas avoir pu te sauver…  Je… »

La voix craquant légèrement sous l’émotion, il s’interrompit dans sa phrase. Il avait trop de choses à dire et les pensées dans son esprit n’arrivaient pas assez à s’organiser. C’était étrange, parfois, de voir comme les sentiments pouvaient prendre le dessus sur tout le reste, ne laissant que l’émotion parler sans que la raison n’arrive à retrouver sa place. Pour Michael, c’était exactement ce qui était en train de se passer. Partagé entre la joie de la revoir et la peur qu’elle ne disparaisse à nouveau, il ne savait comment réussir à exprimer toutes les choses qu’il ressentait. Finalement, il se contenta de venir poser sa tête contre celle de la jeune femme. Un soupir de bien-être lui échappa. Jamais il n’aurait pensé pouvoir se sentir aussi bien juste en étant proche de quelqu’un. Pourtant, là, ici, maintenant, il en oublierait presque la foule autour d’eux et les bruits de la circulation tant il pouvait se sentir bien quand il serrait sa petite amie dans ses bras. La proximité et l’intimité de ce geste étaient plus réconfortantes que milles promesses.

« Je suis désolé, je n’ai pas été à la hauteur et tu m’as tellement manqué. Si tu savais à quel point je m’en veux… Sans toi, j’avais l’impression de mourir un peu plus tous les jours. Je ne sais pas comment respirer quand tu n’es plus là. » Dit-il, presque dans un murmure. « Est-ce que tu veux bien ne plus jamais me quitter ? »

Le monde pouvait bien disparaître, peu avait d’importance, tant qu’il était là, avec elle, et qu’elle restait avec lui. Rien ne pourrait jamais le rendre plus heureux que ces quelques instants volés au quotidien avec la personne la plus importante de sa vie.  

Michael resta silencieux un moment, absorbant chaque mot de Jane, chaque détail de son regard empli de douceur et d’ombres à la fois. Elle lui semblait si forte, mais à travers ses paroles, il pouvait percevoir le poids des regrets, et cette culpabilité qu’elle tentait de dissimuler derrière son sourire. Il n’avait jamais imaginé que tant de douleur et de courage puissent coexister dans une seule et même personne, et encore moins dans celle qu’il aimait de tout son être. La main de Jane posée contre sa joue lui rappelait à quel point il avait rêvé de ce moment, de cette proximité. Un frisson parcourut son dos, non pas d’appréhension, mais d’un amour si profond qu’il peinait presque à y croire. Elle était là, avec lui, après tout ce temps, et malgré toutes les épreuves qu’ils avaient affrontées.

« La dernière chose dont je me souviens, c’est cette discussion avec Will, juste après ton départ. Jonathan cherchait une solution pour qu’on puisse venir te retrouver. Ce n’était pas vraiment Hawkins… enfin, je n’y suis pas retourné depuis. Ma dernière journée là-bas, je l’ai passée au lycée, avec Dustin. »

Il inspira profondément, tentant de chasser l’amertume qui menaçait de briser la quiétude de cet instant. Il aurait voulu pouvoir effacer les souffrances qu’elle avait traversées, lui promettre un monde sans douleur ni pertes. Mais il savait, tout au fond, qu’il ne pouvait pas la protéger de tout, pas même de ses propres tourments.

« Elfe… Je suis désolé de t’entendre dire tout ça, de savoir tout ce que tu as dû endurer sans moi. Je ne peux même pas imaginer le poids que tu as dû porter, toutes ces batailles et… cette culpabilité que tu sembles garder en toi. Mais tu n’es pas seule, tu sais ? Tu n’as jamais été seule. »

Sa main vint envelopper celle de Jane contre sa joue, serrant doucement comme pour l’ancrer à lui, à cet instant qu’il ne voulait pas laisser lui échapper. Il plongea son regard dans le sien, tentant d’y insuffler toute la force et l’amour qu’il ressentait.  Il voulait tant balayer cette peine qu’il devinait encore dans ses yeux, lui faire comprendre qu’elle n’avait rien à se reprocher, qu’elle avait été plus forte et plus courageuse que quiconque. Mais les mots semblaient trop faibles pour exprimer ce qu’il ressentait. Comment lui dire qu’il l’admirait plus que jamais, qu’à ses yeux, elle était celle qui l’avait sauvé mille fois par sa seule présence ?

« Tu as fait bien plus que ce qu’on aurait pu te demander, tu as toujours été… tellement plus forte que tu ne crois. Hawkins n’a jamais été un endroit facile, mais tu as fait face, encore et encore, pour tous ceux que tu aimes. Et maintenant, tout ce qui compte, c’est que tu sois ici, avec moi. » Un sourire timide se posa sur ses lèvres. « Je t’aime, Eleven. Et je te le répéterai autant de fois qu’il le faudra. On va affronter tout ce qui viendra ensemble, plus jamais je ne te laisserai traverser tout ça seule. »

Il la serra un peu plus fort, comme pour graver cet instant dans sa mémoire, comme pour lui montrer, par ce simple geste, toute la promesse qu’il ne parvenait pas à formuler.

« Tu sais, chaque jour sans toi, je me demandais comment je pouvais avancer, respirer, sans cette lumière que tu es. Hawkins, les combats, tout ça me semble si loin, si flou, maintenant que tu es là. Plus rien ne peut nous séparer, je te le promets. »

Et dans cet instant suspendu, il ne pensait plus aux monstres, ni aux blessures passées. Juste à elle, à eux, et au futur qu’il espérait pouvoir bâtir avec elle, sans plus jamais la laisser partir. 

Michael observa le visage de Jane, où se mêlaient tristesse, douleur et une culpabilité si vive qu’elle semblait l’étouffer. Il percevait, dans le moindre de ses regards, la profondeur de ses regrets. Cette souffrance si intense, si étrangère, le hantait. Lui qui se sentait si impuissant devant le poids écrasant qu’elle portait, il espérait ardemment, de tout son cœur, pouvoir un jour l’aider à apaiser ne serait-ce qu’une partie de ses peines. Mais il ne pouvait rien faire pour ramener Maxine, pour effacer l’ombre de Vecna – cet être maléfique, sans doute lié au l’Upside-Down. À l’idée de tout ce que Jane avait traversé sans lui, il sentait monter en lui une culpabilité sourde. La culpabilité d’avoir été absent dans les moments les plus sombres, de n’avoir pas été à ses côtés alors qu’elle faisait face aux horreurs de l’Upside-Down.

Son cœur se serra encore davantage à la mention des autres. Lucas, son ami d’enfance, qu’il n’avait pas revu depuis des mois, et qui, malgré les apparences, avait traversé un enfer bien plus insoutenable que tout ce qu’il avait imaginé. Lucas, qui avait perdu Maxine, celle qu’il aimait de tout son être. Comment pouvait-il même oser imaginer la douleur de Lucas alors que lui-même avait failli perdre pied simplement en étant séparé de Jane ? L’idée que son ami avait dû affronter la mort de celle qu’il aimait le bouleversait.

« Lucas… » souffla-t-il, la gorge nouée par l’émotion. Il s’interrompit, cherchant ses mots, conscient que rien de ce qu’il pourrait dire ne suffirait. « Je suis désolé, Elfe. Désolé pour Max, pour tout ce que tu as traversé. Je sais que tu as tout fait pour elle… et ce n’est pas de ta faute. Parfois, on ne peut pas sauver ceux qu’on aime, peu importe à quel point on essaie. »

Ces mots qu’il adressait à Jane, il les ressentait au plus profond de lui, car il connaissait lui aussi ce sentiment de vulnérabilité, ce mélange de culpabilité et de regret. Il l’avait ressenti quand il avait cru perdre Jane pour la première fois, puis à chaque fois qu’un danger avait menacé Will, Jane ou ses amis. Ce poids, il le portait toujours, comme une ombre qui ne le quittait jamais. Il s’était souvent senti inutile, incapable d’apporter une véritable aide à ceux qu’il aimait, un fardeau qui mettait sans cesse les autres en danger par sa simple présence. Combien de fois s’était-il reproché d’avoir entraîné ses amis dans cet enfer ? Combien de nuits avait-il passées à s’interroger, à se demander si leur vie aurait été plus paisible s’il n’avait jamais découvert l’Upside-Down ? Et pourtant, ce n’était pas le moment de laisser ses propres doutes prendre le dessus. Jane avait besoin de lui. Elle n’avait pas besoin de ses regrets, de ses remords, mais de sa présence, de son soutien. Il ravala ses sombres pensées, repoussant ces questions douloureuses qu’il reprendrait à son compte plus tard, dans la solitude de la nuit.

« Je ne sais pas pour les autres, mais Nancy est ici, » dit-il doucement, rompant le silence qui s’était installé entre eux. « J’habite avec elle. Tu la connais… elle n’a pas eu de mal à s’adapter ici, à Nemaia. Elle est forte, indépendante. Elle continue d’être cette ancre, celle qui reste debout même quand tout semble s’effondrer autour d’elle. »

Il tenta un sourire, cherchant dans cette évocation de sa sœur une manière de ramener un peu de légèreté, un peu de chaleur dans cet instant pesant. Il savait combien Jane admirait Nancy et combien la présence de sa sœur pourrait les aider tous les deux à traverser cette tempête. Savoir qu’ils n’étaient pas seuls, que malgré tout, une part de leur passé les suivait et les protégeait, c’était un réconfort qu’il voulait partager avec elle.