Just keep going. + Lockwood

Le souffle court, les mains sur les genoux et les jambes endolories, le jeune homme, essoufflé, tente de reprendre doucement sa respiration. S’il avait au début pour projet de seulement courir pour se vider la tête et essayer de garder une activité physique loin des champs de batailles, Nico s’était vite retrouvé à courir beaucoup plus vite qu’il ne l'aurait dû. Souffrant encore de son syndrome du demi-dieu, l’adolescent ressent encore trop souvent le besoin d’aller plus loin, de repousser ses limites et de se dépasser comme si sa vie en dépendait absolument. Cette liberté récemment acquise, loin des dieux et des monstres, lui paraissait encore étrange et incertaine. Parfois, il se réveillait encore la nuit, haletant, couvert de sueurs et en panique après un cauchemar horrible où il revoyait les tréfonds du Tartare et les horreurs qu’il y a vécu. Il lui faudrait sans doute des années avant que les visions horrifiques ne cessent et qu’il puisse trouver un véritable repos quand il ferme les yeux. Peut-être même qu’il n’y arriverait jamais véritablement.

Secouant la tête, le jeune brun chassa ces idées sombres de son esprit. Il ne fallait pas qu’il se perdre à penser comme ça. S’il continuait, Nico n’avait aucun doute sur le fait qu’il finirait par ouvrir une brèche qu’il ne serait pas capable de refermer. Trop de blessures restaient encore ouvertes et la cicatrisation semblait bien trop longue aux yeux de l’enfant d’Hadès. Si seulement il pouvait retrouver quelqu’un en qu’il avait confiance, quelqu’un qui pourrait l’aider à apaiser les torrents de son âme sans avoir besoin d’un mot… Malheureusement, ce n’était pas encore envisageable et dans l’attente horrible de revoir ceux qu’il avait perdu, peut-être que le demi-dieu avait fini par oublier qu’il pouvait ouvrir son cœur à nouveau et se lier à d’autres personnes.

La respiration de l’adolescent du jeune homme se calme doucement à mesure que les secondes passent. Il sait que cette fois, il a sans doute trop poussé et il aurait sans aucun doute besoin d’un bon moment en rentrant pour se remettre. Pourtant, courir lui faisait du bien. Vider un peu son esprit avec une tâche simple qui l’occupe assez pour se dépenser et éviter d’être en surcharge constante d’énergie était vraiment bénéfique au brun. Il avait véritablement besoin de se sortir de la tête toutes ces choses qui tournaient en boucle, de faire taire toutes ses craintes et toutes ses peurs et de s’apaiser l’esprit au moins quelques minutes avant de repartir à son quotidien. C’est sans doute ce qui a poussé Nico à commencer à courir au début. Il avait besoin de cet exutoire pour oublier. Doucement, le demi-dieu se laissa tomber contre un mur pas très loin. De toute façon, il n’avait plus la force de courir pour ce matin, autant prendre le temps de récupérer un peu avant de repartir. Il espérait seulement que son habituelle apparence de grand malade ne laisserait penser à personne qu’il était sur le point de faire un malaise.

C’était une journée calme, le temps était doux et nous étions encore bien loin de l’heure où les fantômes commencent leurs petites balades nocturnes. En entamant cette journée je vous aurais bien dit que tout allait pour le mieux dans le plus beau des mondes mais je savais que c’était un brin trop optimiste. Il y a mille et une choses qui peuvent se passer dans une journée et qui peuvent aussi altérer la vision que l’on a de cette dernière. Pour le moment tout se passait comme sur des roulettes, enfin si on oubliait le fait que nous étions nombreux à avoir atterri dans un monde inconnu et que nous y étions bloqué. En réalité ce qui me dérange le plus dans cette histoire c’est que je ne sais pas ce qu’il est advenu des personnes qui compte pour moi dans mon monde, ça et un grand sentiment de frustration lorsque je pense à tout le travail qui attendait Lockwood & Co. là-bas. George avait dû se retrouver seul et sans explication. Je devrais m'estimer chanceux et heureux d’avoir retrouvé Lucy et je le suis, vraiment, mais je dois bien aussi avouer que je culpabilisais de laisser George seul de la sorte dans le 35 Portland Row. Cette maison devait lui paraître bien grande et vide à présent, j’en sais quelque chose j’avais pu expérimenté cette sensation moi-même. Dans un tel environnement, il est assez difficile de ne pas sombrer dans la mélancolie. Et voilà qu’à présent c’était moi qui menaçait de tomber dans la mélancolie en pensant à tout cela, ma réputation de garçon lunatique n’est sans doute plus à faire mais je n’avais pas envie de tomber là dedans. Parce qu’après tout si dans notre monde nous avions beaucoup de travail qui nous attendait, ici nous en avions tout autant.

Après cette rencontre pour le moins inopinée dans le manoir des Phantomvine j’avais revu ma manière de faire. Je savais que je n’aurais pas dû y aller seul cependant Lucy était occupée ce soir-là et je devais avoir grandement besoin d’occuper mon esprit avec un mystère. Aujourd’hui le fameux mystère n’était toujours pas résolu et je me retrouvais à me poser encore plus de questions que lorsque j’avais franchi la grande porte de bois dont le vernis et la peinture avaient visiblement subi les effets du temps et des saisons. Voici qu’à présent ce n’était plus mes recherches sur le manoir que je voulais approfondir mais sur cet homme qui m’avait clairement caché des choses. Je ne serais pas surpris d’apprendre qu’il m’ait donné un faux nom. Cet homme était louche et je peux l’affirmer avec certitude, c’est que des hommes louches nous en avions déjà croisé pas mal au cours de nos affaires. J’étais donc parti pour une nouvelle journée à éplucher et farfouiller dans des archives, coupures de presse etc.

J’étais en route pour faire toutes ces recherches, cependant je ne sais si c’est parce que je pensais à trop de choses en même temps où si juste c’était mon sens de l’orientation qui me faisait défaut, mais toujours est-il que je m’étais perdu. Le bureau des archives n’était décidément pas dans le coin où je me trouvais, et qu’en plus de cela je n’avais aucune idée d’où je devais aller pour arriver à destination. Je n’étais pas vraiment sûr de moi en prenant cette rue, je me disais qu’il allait falloir que je fasse plus d’effort pour me repérer vraiment dans cette ville. Alors que je passais de rue en rue pensant que j’allais probablement passer plus de temps à chercher mon chemin qu’à faire de véritables recherches jusqu’à ce que je croise ce garçon. “Hey bonjour, excusez moi je crois que je me suis perdu, je ne me suis pas encore bien familiarisé avec cet endroit .” Je ne sais s’il pouvait réellement m’aider, mais l’on dit bien qu’il n’y a qu’en demandant qu’on pouvait en être sûr. “D’ailleurs que faites-vous par terre ? Est-ce que tout va bien ?”

Les yeux fermés, Nico essaya de se concentrer sur les battements de son cœur. S’il restait comme ça, dans le silence le plus total, encore quelques minutes, peut-être qu’il finirait par réussir à apaiser quelque peu sa respiration aussi. Lentement, le fils d’Hadès essaya de repenser à des choses positives, le genre de choses qui réussissent à l’apaiser et à l’aider à adoucir ses crises d’angoisses. Assis sur le sol, au moins, le prince des enfers n’avait plus à s’inquiéter de perdre l’équilibre. Intérieurement, le demi-dieu se maudit. Il fallait définitivement qu’il perde cette fâcheuse tendance à toujours être prêt à fuir. S’il n’avait pas en tête qu’il lui faudrait fuir à n’importe quel moment, peut-être que Nico passerait moins de temps à toujours tout faire pour se dépasser, quitte à oublier de prendre soin de lui. Sans le réaliser, le jeune homme s’était à nouveau perdu dans le flot de ses pensées, ce qui ne l’aidait pas vraiment à relativiser.

Néanmoins, après une ou deux longues minutes, il finit par ouvrir les yeux à nouveau. Définitivement, il fallait qu’il se reprenne avant que quelqu’un ne finisse par appeler les urgences pour signaler un pauvre idiot qui était incapable de comprendre et d’écouter ses propres limites, faisant ainsi perdre du temps et de l’énergie à tout le monde. Secouant la tête à cette pensée, Nico se refusait d’être faible à ce point. Si les deux guerres précédentes l’avaient particulièrement affaibli, le laissant presque sans pouvoir depuis son arrivée à Nemaia, il était encore le fils du seigneur Hadès. Il était hors de question qu’il flanche maintenant, pas si prêt du but. Et voilà, tu recommences, tu es encore en train d’imaginer le pire scénario, et tu vas te déclencher une crise de panique tout seul.. Heureusement pour le jeune homme, le mouvement au loin vint attirer son attention, le sortant de ses pensées pour se concentrer sur l’individu qui était en train de l’approcher. Un autre jeune homme qui ne semblait pas être bien vieux mais lui non plus ne faisait pas son âge après tout. L’air perdu, le brun demanda son chemin à Nico qui s’appuya doucement sur le sol pour se relever.

« Peut-être que je peux aider. C’est quoi que vous cherchez ? » Dit-il encore légèrement essoufflé et peinant encore à se relever.

Et voilà, ce que Nico ne voulait pas voir commençait déjà à apparaître sur le visage de l’inconnu. Le jeune homme se demandait probablement s’il fallait qu’il appelle une ambulance alors que le teint cadavérique de l’enfant d’Hadès était naturel chez lui. Prenant une grande inspiration, il hocha doucement la tête, finissant enfin de se relever.

« Petite pause, ça va. C’est rien. Quelques courbatures. » Répondit-il rapidement. « Et donc, cette chose que vous cherchez ? »

Peu importe ce que lui voulait l’autre individu, tout était mieux que de reconnaître son moment de faiblesse.

Ca serait arrogant de ma part de penser que j’étais au dessus de tout et de tout le monde, je ne le pensais pas, loin de là. Je reconnaissais bien volontiers quand d’autres possédaient des capacités ou des dons bien supérieurs aux miens. Cependant je ne pensais pas que mon sens de l’orientation me faisait défaut à ce point, je n’ai pas envie d’être mauvaise langue en mettant ça sur le fait que je n’étais pas à Nemaïa depuis assez longtemps pour connaître les lieux comme je pouvais connaître Londres. Je sais très bien que cette situation, comme celle du Manoir Phantomvine et bien d’autres avant celles-ci, se serait passé différemment si j’avais été plus préparé ou si je ne m’y étais lancé seul. Un de mes nombreux défauts était de foncer lorsque j’avais une idée en tête, j’avais beau savoir que j’avais ce défaut je continu à agir comme ça. Si George et Luce étaient là à cet instant précis j’imagine bien la tête qu’ils auraient, c’était eux qui me freinaient dans ce genre de situation sauf que pour le manoir Phantomvine je n’avais pas laissé l’occasion à Luce de le faire. Elle me fera probablement une leçon de morale sur le sujet lorsque le moment de lui en parler se présentera.

En attendant je ne risquais pas grand-chose à demander mon chemin, surtout en plein jour, bien loin de l’heure idéale pour des apparitions fantomatiques. Encore une fois je divaguais, m’adresser à quelqu’un pour une raison bien particulière et finir par demander autre chose, franchement je pense que ça n’est pas très étonnant lorsqu’on me connaît même si en terme général je ne perd jamais mon objectif de vue. En tout cas, entre ce que je pouvais voir de son état et l’explication qu’il me donna je ne constatais rien de bien alarmant, c’était une explication plausible. “Oh oui, je recherche le bâtiment des archives. Dans mon monde tout se trouvait dans le même bâtiment et je dois avouer que je ne sais trop si ici les choses fonctionnent de la même manière. Je dois bien avouer que je serais un peu embêté si tout était dispatcher dans plusieurs bibliothèques ou autre. Est-ce que vous sauriez où ça se situe ?” Tant que j’y étais autant poser deux questions en une, j’imagine que si la fouilles des archives était plus mon point fort j’aurais déjà eu la réponse depuis un moment. Cependant celui qui était le plus doué dans ce milieu c’était George, en me voyant il aurait probablement fait un commentaire sur la nappe à réflexion pour se moquer de moi, mais malheureusement il n’était pas là et la nappe était beaucoup moins remplie qu’en temps normal. C’est dans ces moments-là que la nostalgie a tendance à me frapper en pleine tête, dans les petits détails qui étaient si normaux et auxquels on ne se rendait pas compte d’à quel point ça nous manquerait lorsqu’on nous les retirait. En fait il y avait tellement de choses pour lesquelles je pouvais être nostalgique, rien que la maison du 35 Portland Row, la maison que j’avais connue toute ma vie jusqu’à aujourd’hui.

Il n’y avait pas une seule chose en ce monde et tous les autres qui pouvaient exister que Nico détestait plus que de passer pour une petite chose fragile. Plus petit et plus chétif que tous les autres demi-dieux quand il était encore à la colonie, on avait souvent fait passer le fils d’Hadès pour quelque chose qui pourrait se casser à la seconde même où on poserait la main dessus. Assez étrange et ironique quand on sait que son aura suffisait à faire fuir la majorité des personnes qui pouvaient essayer de l’approcher de près ou de loin. Il faut dire que la plupart des gens redoutaient l’aura qui l’entourait en permanence. Une aura qui rappelait tellement la mort que parfois, il en était même difficile de dire si l’adolescent était bel et bien vivant ou si ce n’était qu’un fantôme qui essayait de se frayer un chemin parmi les vivants. Bien souvent, peut-être même trop souvent, Nico avait d’ailleurs profité de ce petit privilège pour se tenir loin des autres. Il n’était pas très sociable le petit Nico.

Pas très sociable et encore beaucoup trop fatigué. S’il avait su qu’utiliser ses pouvoirs sans retenu pendant la grande guerre contre Gaïa aurait un effet pareil sur lui, il n’aurait jamais pris autant de risque. Enfin peut-être que si. Il faut dire que tout ça, ça avait aussi permis à Hazel de rester parmi les vivants et c’était le principal. Peu importe s'il tient encore debout ou non. Quoiqu’il en soit, Nico était encore en train de se redresser quand l’inconnu devant lui l’aborda. Il devait faire particulièrement pitié à voir au vu de l’inquiétude de l’autre jeune homme. Le bâtiment des archives ? Est-ce qu’il y avait un bâtiment d'archives à Nemaia ? Prenant une grande inspiration pour reprendre son souffle, le jeune homme réfléchit un instant avant de répondre.

« J’avoue que là, je ne sais pas. » Finit-il par admettre. « Je sais qu’il y a certains documents d’archives disponibles en bibliothèques mais je ne sais pas s’il existe un bâtiment qui les regroupent tous. »

Et pourtant, un tel bâtiment pourrait lui être bien utile pour lui qui voulait étudier l’histoire. Pouvoir consulter des archives de ce monde comme celles des autres mondes qui se sont ajoutées par la suite pourrait vraiment être un plus. Il faudrait certainement qu’il prenne le temps de se renseigner lui-même à ce sujet. Enfin, réussissant finalement à reprendre son souffle correctement, il s’adossa à un mur derrière lui. Il ne pourrait pas reprendre sa course toute suite et il était encore un peu loin de chez lui mais au moins, il n’aurait pas à subir un autre regard de pitié.

« Je suis navré de ne pas pouvoir aider plus mais j’avoue que je suis curieux d’apprendre s’il existe un pareil endroit. »

Les recherches c’est une partie essentielle du travail des agents, sans recherche passer au moment où l’on doit assainir un lieu était du suicide. Je dis cela mais j’étais quand même du genre à foncer même si la préparation n’était pas niquel. Entre ça et les moments où j’acceptais des affaires sans vraiment en parler avec George et Luce avant, je n’étais pas toujours un exemple à suivre. Pas vraiment un exemple mais pas non plus totalement inconscient, je connaissais mes limites et mes capacités, j’étais juste quelqu’un de confiant, peut-être un peu trop parfois. Bon d’accord je le concède il y a des moments où je n’aurais pas fait de vieux os s’ils n’avaient pas été là, mais c’était comme ça dans une équipe, on veille les uns sur les autres. Notre équipe n’était déjà pas bien grande et aujourd’hui elle devenait de plus en plus petite. Nous n’avions pas retrouvé George et je n’avais pas eu de nouvelles de Luce depuis la veille. Je me suis donc promis que j’irai la voir une fois que j’aurais fini mes recherches. Bon encore fallait-il que je trouve ce que je cherchais pour arriver à cette étape.

Malheureusement le regard qu'il avait ne me donnait pas l'espoir le plus fou de trouver ce que je cherchais. J'étais pourtant certain qu'il y en avait un, ou alors c'était ce que j'avais déduit parce qu'il y en avait forcément de part chez moi. “Une bibliothèque n'aura probablement pas tous les documents que je recherche.. J'étais pourtant convaincu que toutes les villes ou presque possédaient ce genre de lieux.” C’était assez étonnant selon moi, cependant j’étais sûr d’avoir commencé mes recherches dans un endroit similaire. J'avais quand même la sensation que dans ma malchance c'était tout de même une chance de tomber sur quelqu'un que ce genre de lieux intéressait. “Est-ce que ça vous intéresserait de chercher avec moi ?” À tout hasard à deux nous trouverions plus facilement. Au pire des cas je chercherai tout seul mais il était vrai que je n'avais pas l'habitude de travailler en solo et qu'un peu de compagnie me semblait plus naturel. “Au fait moi c'est Anthony Lockwood, mais vous pouvez m'appeler juste Lockwood si vous le voulez.” Je finissais ma présentation avec un sourire enchanté en lui tendant la main pour la lui serrer. Beaucoup me trouver un peu vieux jeu dans ma manière de me comporter ou de m'habiller, personnellement c'était une habitude. Je ne me sentirais pas vraiment confortable de sortir en jogging ou en jean comme George, ça n'était simplement pas mon style et peu m'importait les critiques qui pouvaient être faites sur le sujet.

Cela ne faisait, finalement, pas si longtemps que Nico était arrivé en ville. Il avait très rapidement chercher à s’adapter pour trouver un équilibre, rejoignant une filière universitaire et trouvant un travail mais ça ne faisait quelque temps qu’il était là. Il y avait encore beaucoup de choses qu’il n’avait pas eu le temps de voir et beaucoup de choses qui lui restait à découvrir sur cet endroit. Aussi, il était parfaitement incapable d’aider le jeune homme qui l’avait abordé concernant les archives. Si le fils d’Hadès aurait aimé savoir où se trouverait un pareil bâtiment, il n'en avait malheureusement aucune idée. Il faut dire que sans avoir accès à internet et encore un peu perdu dans certains coins de Nemaia, il lui était plus difficile de retrouver les endroits qu’il pouvait vouloir chercher. Heureusement, il était encore capable de voyager à travers les ombres - même si cette capacité l’épuisait encore grandement - ce qui lui permettait de plus rapidement passer d’un endroit à un autre, sinon, il se perdrait sans doute même dans les transports en commun.

« Oh, c’est qu’il doit sans doute exister quelque part, je ne suis pas ici depuis très longtemps, il y a encore des choses que je n’ai pas eu le temps de voir. Peut-être que je n’ai juste jamais croisé les archives ? » Répondit-il.

Un petit sourire se posa sur les lèvres du jeune homme et il hocha doucement la tête quand son interlocuteur lui proposa de chercher avec lui. Après tout, ça restait un endroit qui pourrait lui être vraiment utile et il n’avait pas encore tout à fait fini sa promenade matinale même s’il n’avait plus la force de continuer à courir.

« Nico Di Angelo, fils d’Hadès. » Dit-il en serrant la main de son interlocuteur. Si la précision n’était sans doute pas utile ici, c’était parfois encore un réflexe inconscient. « Enchanté, Lockwood. »

D’un geste de la main, il fit signe à Anthony de prendre la tête de leur petit cortège constitué seulement de deux personnes. Si souvent, il aimait paraître froid et distant pour se protéger et éviter d’être rejeté par les autres, Nico restait quelqu’un de très curieux et de très investi dans beaucoup de choses. Il avait tendance à se dévouer très vite très fort aux choses qui lui tenaient à cœur et à ses proches. C’était sans doute son problème, à Nico, il s’accrochait très vite et trop fort aux autres alors qu’il n’était pas le genre de personnes qu’on apprécie facilement et avec qui on a envie de devenir ami. Néanmoins, il en restait malgré tout très curieux et après quelques instants de silence, il finit par reprendre la parole.

« Si ce n’est pas trop indiscret, vos recherches, elles sont à quel sujet ? » Demanda-t-il doucement.

Il semblerait que dans ma malchance je sois pourvu de suffisamment de chance pour que la situation soit renversée. Je savais que j’avais eu beaucoup de chance dans ma vie, il y avait pas mal de moments où j’avais échappé à un triste sort non seulement parce que j’étais doué dans ce que je faisais mais aussi parce que j’avais eu de la chance. J’avais déjà eu beaucoup de chance de rencontrer George et Lucy, et j’avais aussi énormément de chance qu’ils acceptent de rester malgré toutes mes frasques. Toujours est-il que j’étais toujours en vie aujourd’hui et je le devais à mes amis, ma dextérité et la chance. Alors peut-être que de me perdre et rencontrer Nico était un signe du destin. L’avenir me le dira très certainement. “Peut-être bien.” Dis-je. Chercher les archives ne devait pas être un réflexe pour tout le monde, j’oubliais très souvent qu’il y avait des personnes de mon âge qui n’ont pas du tout le même genre de quotidien que moi. J’avais appris ici il y avait des personnes de tout univers, tout horizon et ce monde me le rappelait à chaque nouvelle rencontre, comme ici.

Je n’avais pas réussi à masquer ma surprise, ça n’était pas tous les jours que quelqu’un se présentait en disant qu’il était le fils d’Hadès. La mythologie était un sujet tout à fait passionnant et bien que je savais qu’ici on devait s’attendre à tout je ne m’étais clairement pas préparé à ce genre de chose. “De Hadès ? C’est… Surprenant. Est-ce que ça veut dire que je parle avec un dieu ou un demi dieu ? C’est assez cool même si ça doit pas être évident tous les jours.” Dis-je simplement. Je suis loin de pouvoir comprendre ce que ça fait et je n’ai pas le culot de vouloir faire comme si c’était le cas. Avoir une divinité pour parents ne devait pas être quelque chose de facile à vivre tous les jours, alors j’imagine que lorsque c’est un Dieu aussi conséquent qu’Hadès Dieu des Enfers ça doit l’être encore moins que si ça avait été une divinité moins connue. Au moins c’est le genre de problème que je n’ai pas, mes parents s’étaient fait un nom dans le monde des agents mais pas au point que ça en devienne un fardeau pour moi. En fait à présent qu’ils n’étaient plus là c’était peut-être mieux, ça faisait plus de personnes qui se souvenaient d’eux, parce qu’après tout c’est comme ça qu’on continuait à vivre après la mort , par le souvenir de ceux qui restent. On était à présent deux à chercher cette foutue salle d’archive qui n’avait quand même pas pu disparaître du jour au lendemain, mais au moins maintenant j’avais de la compagnie. Ca n’était pas quelque chose sur quoi je crachais, ça me donnait un petit goût de nostalgie comme si ça faisait des années que je m’étais retrouvé sans Lucy et George, alors que ça ne faisait techniquement pas si longtemps que ça. “Je dois faire des recherches plus approfondies sur une bâtisse qui est hantée. En fait c’est mon métier, on m’appelle pour localiser la source d’un fantôme et pour la neutraliser par la suite.”

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