Douleur, fatigue avaient été les deux dernières choses que j’avais ressenties. La mort c’était quelque chose d’étrange, ça n’avait pas été de mourir qui avait été douloureux ou difficile ça avait été la maladie qui m’avait amené jusqu’à cet état. Je m’étais réveillé ici à Arileon, le pire était que j’avais atterri à un endroit qui ressemblait le plus à une ville ordinaire comme il y en a dans mon monde, c’est donc pour cela que je ne savais pas trop si j’étais ailleurs, au Paradis ou bien juste pas mort ce qui aurait été plus qu’étrange. J’observais le monde autour de moi et tentais de regrouper mes derniers souvenirs. Sam, Dean, Castiel, Rowena, ils avaient tous eu l’air grave sur le visage mais un espoir fou et absurde dans la voix en m’adressant la parole. Je me souvenais de tout ce que j’avais pu ressentir, je me souvenais de me sentir partir, par contre je ne me souvenais pas d’avoir atterri ici. Est-ce que c’était ainsi que l’on atterrissait au paradis ? Est ce que c’était comme ça que ma mère était arrivée au paradis ? Est-ce que je pourrais la voir ici ? J’espérais pouvoir la voir ici, elle me manquait tellement que ça serait la meilleure chose qui pourrait m’arriver dans l’au-delà.

J’avais commencé à déambuler dans les rues, sans trop savoir où chercher, ni même si je la trouverai, mais en même temps que pouvais-je réellement faire d’autre ? Je marchais, encore et encore et encore et encore et encore. Et encore beaucoup de et encore. Et… Et je crois bien que je me suis perdu. On peut se perdre au paradis ? Je n’en ai aucune idée, en fait je crois bien que je ne sais pas grand chose du paradis à part que les anges sont “des trous duc”. J’aurais bien demandé mon chemin mais je ne suis pas sûr que les personnes que je peux croiser savent où se trouve le paradis de ma mère. Ils devraient nous envoyer ici avec un plan du paradis pour qu’on puisse se retrouver plus facilement. J’imagine que les anges n’ont jamais vraiment pensé à ce genre de détails techniques. Quitte à être perdu j’avais repris ma marche, que pourrait-il m’arriver de pire de toute manière. Je regardais partout autour de moi jusqu’à ce que je sois surpris par un visage qui m’était familier. Trop heureux de voir le visage d’une personne que je connaissais je m’étais directement dirigé vers elle. Une fois devant elle, je lui fis un coucou de la main comme je le faisais si souvent. “Bonjour !” Avais-je dit avec enthousiasme. Un enthousiasme qui s'évanouit au fur et à mesure que je réfléchissais au pourquoi du comment je la rencontrais ici. “Rowena..Êtes-vous morte vous aussi ? Est ce qu’on est bien au paradis parce que ça ne ressemble pas trop à l’image que je m’en faisais.”

Mourir était beaucoup moins compliqué que ce que l’on pouvait imaginer. Cependant je dois avouer que j’ai été rassuré de voir un visage familier, je n’aurais pas imaginé que nous puissions nous sentir aussi seul en arrivant au paradis. J’imaginais ça comme un endroit calme, où on pouvait se sentir juste heureux et serein, pas que l’on puisse ressentir des émotions négatives. J’ai été un peu perturbé par ceci à vrai dire, ça et le fait qu' on aurait plus dit que j’avais été transporté à un autre endroit plutôt que d’aller au ciel. En tout cas si l'expérience n'était pas réellement comme on avait pu me l'a décrire j'étais encore persuadé et convaincu d'y être, et si j'étais heureux de voir un visage familier et rassurant je ne m'attendais pas à la croiser elle.

Je m'étais attendu, et peut-être l'avais-je espéré en réalité, voir ma mère. Rien de bien surprenant, qui ne voudrait pas pouvoir grappiller des moments avec sa mère partie beaucoup trop tôt ? Moi je voulais plus que les quelques mois où elle m'avait portée avec amour dans son ventre et cette vidéo. Elle me parut bien vite concerné lorsque j'avais commencé à la questionner. Je l'observais une expression à la fois perdue et inquiète plaquée au visage. “Un autre monde dites-vous ? Je.. je ne comprends pas je suis pourtant sûr d'être mort..” J'avais tourner et retourner la situation dans tous les sens je ne comprenais pas. De plus, je trouvais cela assez injuste que Rowena n’ait pas sa place au paradis. Si elle avait commis des crimes par le passé elle n’était plus vraiment la même qu’à cette époque alors pourquoi n’aurait-elle pas le droit d’aller au paradis. De ce que j’en ai lu, Dieu avait pourtant instauré une règle sur le pardon. Puis un détail m'alarma plus que le reste. “Attendez vous avez dit un autre monde ?!.. Je n'en suis pas responsable au moins ?”

Les explications de Rowena étaient plus que les bienvenues car tout restait très flou et confus dans mon esprit. Alors si je suivais bien le truc, j’étais mort mais en atterrissant ici je n’était plus vraiment mort. D’après ce que je savais, personne ne pouvait être à la fois mort et vivant, il n’y a que les zombies qui sont vivants et morts, sinon pourquoi les surnomme-t-on des morts-vivants. “Est ce que ça veut dire que personne ne meurent dans ce monde ? Ou ça veut juste dire que si on est mort de là d’où on vient on est plus mort en arrivant ici ?” Cela faisait peut-être trop de questions pour les informations qu’elle avait, et je pouvais le comprendre, tout comme elle semblait être très compréhensive sur la montagne de questions que je me posais. “Est-ce que ce monde ne comporte que des gens qui sont morts dans leur monde mais revenu à la vie dans celui-ci ?” Encore une fois je commençais à m’inquiéter qu’elle ne soit morte elle aussi, et aussi peut-être avais-je encore et toujours cette idée que peut-être je pourrais revoir ma mère.

Au moins je n’étais pas à l’origine du phénomène, cela avait quelque chose de rassurant. J’avais créé tellement de problèmes sans le vouloir juste parce que je ne maitrisais pas mes pouvoirs que j’étais la première cause à laquelle je pensais lorsqu’on évoquait un phénomène touchant du monde et étant inexpliqué. Rowena m’avait rendu la situation un peu moins floue, même si j’avais encore du mal à intégrer ce qu’il se passait. La seule personne à réellement avoir le pouvoir de faire une telle chose c’était Dieu, mais Rowena me l’aurait probablement dit si Dieu avait eu une lubie de remodeler le monde et de nous garder quand même. “Est ce qu’il y  des gens de n’importe quel monde ? Est-ce qu’on est les seuls ? De chez nous ?” Elle devait se douter de pourquoi je demandais ça, et je n'essayerais pas non plus de cacher le pourquoi du comment je posais ces questions.

C’était déjà plus rassurant de me dire que ce n’était pas un nouveau monde d’après la mort, j’aurais été vraiment triste d’apprendre que toutes ces personnes étaient mortes. En plus ça aurait été très étrange que tout le monde se retrouve au même endroit, je veux dire j’ai toujours connu une séparation entre les personnes mauvaises et les autres. Mais à y réfléchir plus en détail il ne devait pas y avoir beaucoup de personne qui était foncièrement mauvaise, Crowley n’était pas si méchant dans le fond. Et au bout du compte, alors que j’étais en train de réfléchir à tout ça, je commençais à craindre d’avoir recommencé. “J’espère que c’est pas de ma faute et que j’ai pas ouvert une nouvelle brèche sans le faire exprès. La dernière fois ça a causé trop de soucis à trop de monde.”  C’était de ma faute que Michel était revenu, j’avais laissé un grand danger menacer un autre univers. Je croisais les doigts pour que ça ne soit pas le cas ici. J’avais assez d’espoir que ça soit quelque chose de bien plus important et puissant, il était inconcevable que je laisse les événements se répéter bien que je n’avais aucun pouvoirs pour le moment.

“Tu ne lui as pas parlé ?”  J’oubliais souvent que tout n’étaient pas forcément aussi simple que ce que je pouvais penser. Pour moi il n’y avait pas de raison qu’elle prenne ses distances, s’ils avaient eu des différends par le passé, aujourd’hui la situation était tout autre. Ou alors c’était moi qui me faisait des films. “Je suis content que vous ne soyez pas morts.”  C’était sincère, bien entendu. J’étais heureux de la revoir et de voir qu’elle avait l’air d’aller bien. Je n’ai pas oublié la façon qu’elle avait eu de s’occuper de moi lorsque j’étais mourant, j’imagine que ma mère aurait fait la même chose. Là j’étais encore plus heureux de savoir que Crowley et Castiel étaient également là. Je ne pouvais m’empêcher de sourire. Par contre, il y avait une chose qui faisait que j’étais encore un peu inquiet. “Et Sam ? Est-ce que tu l’as vu ?”  Hormis ce détail, il y avait tout pour me rassurer. D’ailleurs c’était assez excitant de se dire que je pouvais rencontrer des personnes de tous univers. “Ça veut dire que demain je pourrais rencontrer Scooby-doo ou encore mieux ! Ahsoka ?!”

Je dois avouer que j’aurais bien aimé avoir la réponse à toute cette histoire mais je pense bien que je ne suis pas le seul. C’est le genre de réponse que tout le monde rêve d’avoir dans une situation comme celle-ci, du moins je pense. Je pense aussi que si quelqu’un aurait pu avoir la réponse à tout ça c’était bien Rowena, mais si elle-même ne savait pas ça allait être compliqué de savoir un jour. Cependant j’avais été rassuré de ne pas en être la cause, j’avais fait suffisamment de bêtises et de mal sans même en être conscient que je ne voulais en aucun cas recommencer.
Si Rowena n’avait pas toutes les réponses à mes questions elle avait néanmoins quelques réponses. Notamment sur Sam et Dean et pour le moment je crois que ça me suffit. Les frères Winchester et Castiel c’était tout ce que j’avais, tout ce qui pouvait représenter une famille dans ma vie. “Pourquoi ?”  J’avais parfois du mal à comprendre toute les subtilités qui poussaient les gens à faire ou ne pas faire des choses. Tout me paraissait souvent simple si on veut voir quelqu’un on y va, si on veut parler à quelqu’un on ouvre la bouche et on lui parle. Comme tout le monde semblait en bons termes à mon départ j’étais assez surpris qu’elle me dise qu’elle préférait l’éviter. “Il aurait peut-être été content de te voir, à sa manière mais content quand même.”  Dean n’avait pas du tout la même façon de montrer son affection aux autres que Sam. Il s’était muré dans une espèce de carapace qu’il renforçait toujours un peu plus à chaque fois que le sort s'acharne sur eux. J’avais longtemps cru qu’il me détestait et que tout ce qu’il attendait c’était de trouver un moyen de me tuer parce que je suis un monstre..enfant de Lucifer. Mais aujourd’hui c’était différent.

J’apprendrais probablement plus tard ce qu’est un filtre, en attendant je n’en avais pas spécialement et je disais ce que je pensais. C’est ce qui c’est passé lorsque je lui ai dit être heureux qu’elle soit en vie, ou pas morte, la nuance n'est pas flagrante selon moi. Je l’avais regardé me tapoter l’épaule en souriant de mon franc sourire comme souvent. J’avais l’impression que c’était une façon pour elle d’être dans la retenue, comment j’aurais pu deviner ce qui la faisait agir comme ça, surtout que les adultes ne comprenaient pas forcément tout de la façon d’agir de Rowena. J’aurais peut-être dû m’abstenir mais je n’avais pas réfléchis à tout ça, je viens lui faire un câlin, ou alors c’était une attaque câlin je ne sais pas, là aussi la différence n’est pas assez grande selon moi. Elle s’était comme figée, comme si cet acte l’avait crispé, peut-être juste qu'elle était surprise. “Je ne sais pas si je vous l’ai déjà dit mais merci.. Merci pour tout ce que vous avez fait et faites encore aujourd’hui.”  J’avais fini par m’écarter au bout d’un moment, ou alors c’était elle qui m’avait écarté, je ne sais plus très bien en fait. En tout ça m’avait paru important de le faire, si ça se trouve non mais pour moi ça l’était quand même un peu.

Même si la suite de la conversation ne me plaisait pas trop, je devais faire avec. Ce n'était pas la première conversation désagréable que je vivais malheureusement et sans doute pas la dernière vu que j’étais de nouveau vivant. “Oh.. Je vois. D’accord.”  Je n’avais pas pu m’empêcher d’avoir une mine déconfite à cette nouvelle. Sam avait été là du début jusqu’à la fin sans jamais perdre espoir. Il avait toujours cru en moi et même lorsque j’avais la sensation qu’il voulait juste me contrôler parce qu’il avait peur, il n’avait pas baissé les bras. Il était resté et avait insisté pour m’expliquer pourquoi il agissait comme il le faisait. Dans un sens il était aussi maladroit mais je ne savais pas que les adultes pouvaient l’être à cette époque. Grâce à Sam et Castiel j’avais vite cru que je n’étais pas forcément un monstre, mais que je pouvais être autre chose, quelqu’un de bien comme ce que ma mère aurait voulu pour moi. Dans un sens heureusement que la conversation s'était allégée par la suite, ça rendait le tout moins difficile. “Vous avez rencontré quelqu’un qui n’existait pas chez nous déjà ?”